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La nouvelle cuisinière bourgeoise: Plaisirs de la table et soucis du ménage
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TARTE A LA CRÈME
Tarte à la crème, tarte à la crème, — les potaches,
Douloureux, ont repris leur tâche ;
En vain les doux professeurs tâchent
D’égayer leurs esprits d’un peu de Molière :
— Tarte à la crème ! — Ils n’y parviennent guère…
Ah ! oui, les crèmes et les tartes,
Et la cousine aux longues nattes,
Cousine
Qui les initiait à d’exquises cuisines !
(Les jeunes filles ne se doutent pas du bon effet que cela produit quand on annonce que tels ou tels gâteaux présentés sur la table ont été confectionnés par elles. Cela indique chez elles un souci des soins de l’intérieur.)
Marmelades et charlottes,
Diplomates et compotes,
Œufs à la neige,
(Ses bras de neige !)
Soufflés et flans,
(Ses yeux troublants !) —
Dans le verger, quand on allait cueillir des fruits,
Hélas ! ne lui avoir rien dit !…
Près du four, pour la frangipane,
Son tablier à bavolets,
Les crêpes qu’elle offrait de ses doigts fuselés,
Être resté là comme un âne…
Tarte à la crème ! les jolies choses
Qui, maintenant, nous viennent en tête :
Les externes nous apporteront du papier à lettres
Ou mauve, ou rose,
De l’encre d’or, ou violette…
Chers souvenirs des tartes et des crèmes,
Vous inspirerez nos poèmes ;
Et nous mangerons sans dépit
Le haricot banal, qui fait si réjouis
Les présidents des distributions de prix :
Pour leur verve badine, inépuisable thème !
Tarte à la crème ! tarte à la crème !
Ce n’est pas la crème qu’il aime,
Café, vanille, ou chocolat :
C’est Babet qu’adore Colas !
Mais d’abord il faut, et quand même,
Passer son baccalauréat :
Hélas ! hélas !
Tarte à la crème !…
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