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La nouvelle cuisinière bourgeoise: Plaisirs de la table et soucis du ménage
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ADIEU AUX JOURNAUX DU MATIN
Adieu, leader article,
Fantaisistes chroniques,
Et notes politiques,
Échos du cycle ;
Il nous faut faire notre deuil,
Dussions-nous en être chagrin,
De jamais jeter un coup d’œil
Sur une feuille du matin ;
Car l’épouse, à peine éveillée,
Ne peut déguster ses tartines
Grillées
Qu’avec un peu de Séverine,
(« Séverine » est là pour la rime),
Et veut étaler sur son pain,
Avec le beurre, un peu de Franc-Nohain ;
(Franc-Nohain est mis là dans un but qu’on devine :
C’est tellement, de ma part, tellement humain !)
Mais surtout le journal où vole son désir,
C’est toujours celui que nous allions commencer à lire…
Alors nous attendons, avec cette pensée
De lire un peu plus tard, à tête reposée ;
Mais, un peu plus tard, ô chère tête de linotte,
Le journal est brûlé à petits coups, du fer,
— Bon, bon, ce n’est pas une affaire ! —
Qui frisera vos papillotes :
Les maris, comme les journaux,
Portent
Les traces des fers conjugaux.
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