Histoire du XIXe siècle (volume 2/3) : $b II. Jusqu'au dix-huit Brumaire
CHAPITRE VI
LA MER. — L’IRLANDE. — LE GÉNÉRAL HOCHE.
Cette inégalité dans le duel du siècle entre la France et l’Angleterre, au moment de 95, étonne peu, quand on songe aux circonstances opposées que l’une et l’autre venaient de traverser.
L’Angleterre, si paisible depuis sa lutte d’Amérique, dans son prosaïque bonheur, n’avait guère eu de préoccupation, d’intérêt en ce monde, que le mouvement de son commerce, de sa bourse, que de voir sa rente monter.
La bouillonnante France, depuis la sublime aurore de 89 jusqu’au sombre et non moins sublime 93, avait traversé tous les cercles décrits par Dante, et elle n’arrivait en 95 à la république paisible, au gouvernement régulier, qu’à travers les terribles émotions qui l’avaient funébré, grandi. Dans sa pâleur mortelle on distinguait une blanche lueur qui effrayait le monde, et semblait un reflet d’acier.
La très grande habitude qu’elle avait de mourir, ce pacte avec la mort qu’elle avait fait (c’est le mot de Danton), avait rendu tous les dangers indifférents, et simples les plus grandes choses. Passer les Alpes en plein hiver, passer la mer à travers les flottes ennemies, cela paraissait naturel.
Pendant que Bonaparte et Masséna franchirent les neiges, Hoche passa l’Océan (15 décembre), et si la tempête garda l’Angleterre en 96, le passage n’en fut pas moins accompli en 97.
Le seul moyen d’avertir l’Angleterre, de l’arrêter dans cette guerre d’argent que, tranquille elle-même, elle faisait au monde, ce n’était pas, comme le croyait Bonaparte, de la frapper aux Alpes ou en Égypte, mais plutôt de la secouer fortement et de près en la menaçant par l’Irlande.
Il ne s’agissait pas même de vaincre, mais d’alarmer sans cesse et d’effrayer le commerce, la banque, la bourse, d’intimider l’ennemi et d’enhardir les nôtres. Tels étaient les projets de Hoche et de son ami l’amiral Truguet. Projets hardis, d’un désintéressement héroïque, et qui même n’avaient pas besoin de la victoire.
Même vaincue, notre jeune marine révolutionnaire s’était formée. Tel était l’esprit singulier de ces temps qu’elle n’avait pas besoin de succès pour s’encourager. A peine née, elle soutint en juin 93 une grande et horrible bataille de trois jours contre la vieille marine anglaise. Après la prise de Toulon et l’incendie du port, avec ses vaisseaux noirs, demi-brûlés, une grande flotte sortit audacieusement, qui portait une armée. La Corse fut reprise, et la Méditerranée, désertée pour trois ans par l’ennemi, sembla nous appartenir.
Enfin, la France maritime commençait à respirer. Je ne crois pas qu’aucun autre pays présente des tribus si variées de génies et d’instincts pour tous les besoins de la mer. Nos marins de Normandie, si sages et tacticiens, tellement analogues aux Anglais, conquirent, comme on sait, l’Angleterre, les deux Siciles au moyen âge. L’audacieuse marine des Basques allait à Terre-Neuve et découvrit l’Amérique, avant Colomb. Enfin, nos Provençaux, le bailli de Suffren, trouvèrent et enseignèrent ce qui a fait plus tard les victoires de Nelson, de combattre au plus près et de se joindre à portée de pistolet.
Tout ce grand peuple de marins sur ses sables, ses dunes, ses côtes de l’ouest, regardait tristement la mer. Malgré nos victoires des Alpes, la France était comme captive, tant que sa marine était paralysée. L’émigration de tous nos officiers, leur catastrophe à Quiberon, nous laissait un grand vide. Qui se présentait pour les remplacer ? De simples pilotes, peu instruits, d’un cœur intrépide (comme on le vit par le Vengeur). Dans leur fanatisme admirable, ils n’avaient pas besoin d’espérer la victoire ; il leur suffisait du combat, de l’honneur du drapeau, d’une sublime défaite qui étonnât ; c’était tout leur calcul. Ils comptaient mourir pour la France, et parfois la victoire inespérée leur arrivait. Notre ennemi furieux, Nelson, dit plus tard qu’entre ces Français, qu’il hait tous, il préfère pourtant à notre marine noble cette jeune marine jacobine, déguenillée, héroïque.
Quel ferment pour l’enthousiasme de cette France haletante de savoir qu’il y a sur l’autre rivage une autre France demi-barbare, mais émue, dans l’impatience et le transport de cette grande joie fraternelle ! Les nôtres, frères de ceux qui firent les Fédérations de 90, qui continuèrent sur le Rhin les Fédérations militaires des armées, s’imaginaient commencer par l’Irlande les Fédérations maritimes et toutes celles du genre humain.
Pour moi, quand je vis, même en 1815, dans des circonstances si peu favorables, les montagnards d’Écosse et ce grand nombre de soldats irlandais à qui on fait porter le costume écossais, je sentis parfaitement que toutes ces tribus celtiques sont nos cousins, nos parents éloignés et dépaysés. Plus tard, en 1830, sur le pont d’Édimbourg, devant les vieilles maisons si hautes, je me croyais à Lyon. Souvent dans les villes d’Irlande, je croyais voir nos Picards, nos Wallons (bolg ou belges). Bolg est le nom commun de ces races parentes, séparées par la mer. L’air bon enfant des paysans d’Irlande (malgré l’œil bleu qui surprend sous des cheveux noirs) me rappelait mes propres parents, picards wallons, vrais méridionaux du Nord, pleins d’imagination et de bonté naïve, adorable, et d’un cœur immense[17].
[17] L’amabilité de cette race ne me trompe pas. Je n’en connais pas de meilleure. En présence des Anglais si raides, et qui font même effort pour paraître souvent pires qu’ils ne sont, l’Irlandais fait un grand contraste. Ceux qui s’en moquent n’avouent pas moins leurs qualités charmantes dans des récits qui feraient adorer la bonté irlandaise. J’ai lu, dans l’Inde anglaise de Warren, qu’étant, dans sa jeunesse, officier dans l’armée de la Compagnie, et étant obligé, en campagne, de coucher sur la terre humide, un de ses soldats irlandais, pour lui sauver cette humidité malsaine, se coucha sous lui, sans bouger de toute la nuit. L’officier, s’éveillant au grand jour, l’y trouva encore immobile et gardant cette position gênante de crainte de le réveiller (Warren, Inde anglaise, excellent livre, traduit).
La belle philosophie de l’histoire que nous ont faite les fatalistes allemands tend à faire croire qu’il y a des destinées inévitables qui sont l’arrêt des peuples inférieurs. La France (même en ses plus grands triomphes) n’a jamais cru cela. Elle a trop le sentiment du mouvement et sent trop finement que bien souvent l’infériorité dans un sens tient à une supériorité dans un autre genre.
Telles races d’Italie qu’on a souvent dites inférieures, parce qu’elles cédèrent à Rome, à ses rudes soldats, furent justement le plus haut du génie italien (Virgile et le Corrège).
La pauvre Écosse, vaincue à Culloden, donna à ses vainqueurs la fortune qu’ils cherchaient en vain aux Indes. L’Écossais Watt leur montra que les Indes étaient en eux, dans leur activité ; il les transforma de fond en comble. L’Écossais Walter Scott donna à l’Angleterre une popularité immense.
Nous fûmes bien étonnés en 1815, après l’épopée monotone des grandes armées, de nous trouver si sensibles aux légendes écossaises. Après tant de spectacles d’uniformes, on fut ravi de voir reparaître l’ancienne individualité sous ces costumes, avec le plaid, le tartan et la cornemuse. Nous y retrouvions l’écho lointain des antiquités de la grande famille celtique.
L’Écosse, enrichie par l’industrie et les carrières civiles, laissa à son tour le service militaire aux Irlandais. Cela commença dans la guerre d’Amérique, puis peu à peu aux Indes. Quand Warren Hastings et surtout Cornwallis donnèrent les places aux Anglais avec d’énormes appointements, ils cherchèrent moins les grades militaires. En même temps, les positions inférieures de l’armée, même celles de simple soldat, furent délaissées par les Anglais, quand la fabrique prenant l’essor offrit de gros salaires. L’Irlandais suppléa, et sous l’uniforme britannique, il passa pour Anglais. Tels même, comme les Wellesley (Wellington) par l’adoption anglaise, s’élevèrent jusqu’au rang de généraux, de gouverneur des Indes.
Le pauvre paysan d’Irlande crut avoir fait fortune quand il put s’engager parmi ces habits rouges, si bien vêtus, si grassement nourris. Lorsqu’on lit ce qu’était, vers 1800, le luxe de l’armée anglaise dans l’Inde, ses incroyables saturnales, on comprend tout à fait l’attraction immense que l’Angleterre et l’Inde anglaise exerçaient alors sur l’Irlande et la transformation que celle-ci jusque-là torturée, amaigrie, allait subir au profit de l’Angleterre, son ennemie.
Donc Hoche, en isolant l’Irlande, eût coupé le bras droit de l’Angleterre et d’avance tué Wellington.
Le passage en Irlande n’était pas impossible, comme le prouva en 97 l’expédition d’Humbert. La marine anglaise, en 95, était dans une période de torpeur et d’hésitation. Nelson n’avait pas encore donné son grand élan. Il était simple capitaine, et encore si méconnu, qu’à trente-deux ans on l’employait aux tristes fonctions de curer les ports sur un bateau dragueur.
L’entreprise de Hoche était incertaine, mais d’un danger superbe, de ceux auxquels un héros aimerait à donner sa vie. C’était bien plus qu’une affaire de guerre et de destruction. C’était surtout l’évocation, la résurrection d’un peuple frère que la France eût tiré du tombeau.
Pour moi, c’est un de mes meilleurs souvenirs de jeunesse d’avoir lu en 1830 le livre si touchant de Thomas-Moore : la Vie, la mort de Fitz-Gerald[18], ce charmant Irlandais, si aimé de la France ; avec cette épigraphe de Lucain, où parle Cornélie rapportant à l’Égypte les os du grand Pompée : On a craint sa grandeur… Eh bien, reçois sa cendre ! De toute cette génération enthousiaste, sensible et romanesque de 89, nulle figure plus que celle-là n’a été au cœur. La famille de ces vieux chefs de clans, les Fitz-Gerald, était en possession de fournir à l’Irlande les martyrs de la résistance. Déjà, sous Henri VII, j’en vois un condamné, décapité, avec un O’Connor. Puis, un autre en 1535, aussi décapité. Cette fraternité de supplices faillit se reproduire de nos jours, où l’ami de Fitz-Gerald, O’Connor que nous avons connu, bien près de périr avec lui, fut par bonheur, sauvé pour s’unir en France avec les Condorcet.
[18] Th. Moore, the Life and death of lord Ed. Fitz-Gerald, avec cette touchante épigraphe :
(Lucan.)
Je recommande aussi un bien curieux livre : Life of Thubala Welh Tone, founder of the Irish Society, written by himself, edited by his son, Washington, 1826. Il fut chef d’une de nos demi-brigades. Ouvrage charmant. Style rapide, agréable, tout français. C’était un protestant qui écrivait, par fraternité, pour les catholiques. Il écrit à Paris, plein de gaieté, d’espérance, attendant le succès de Hoche. Il fait son portrait de la manière la plus naïve : « Paresseux, mais sans vice. Il a un amour vertueux, etc. » Une gravure charmante le montre au vif : douce, aimable figure, nez fin, un peu bombé ; front trop fuyant.
Cet aimable Édouard, celui dont il s’agit, était un fils cadet des ducs de Leinster. Il fut élevé en France par un Écossais qui avait épousé sa mère, devenue veuve. On l’envoya en Amérique faire la guerre contre la Fayette et les Français qu’il devait tant aimer. Là, comme tant d’autres alors, il s’éprit de la vie sauvage. Dans un voyage qu’il fit à travers les neiges du Canada, les Indiens, à leur tour, furent si charmés de lui, de sa naïve et vaillante originalité, qu’ils l’adoptèrent, le proclamèrent chef de la tribu de l’Ours. Pitt eût voulu le gagner, l’employer ; il lui offrait le commandement de l’expédition anglaise contre Cadix. Il mettait à cela une condition : qu’il se ferait bon Anglais, quitterait l’opposition irlandaise. Il refusa ; ce chemin à l’action, à la gloire, lui fut ainsi barré. D’autre part, sa fortune n’était pas meilleure en amour. Comme cadet, il n’était pas riche, et, à son retour d’Amérique, il avait eu l’insigne douleur de voir sa fiancée qui en épousait un autre.
La France, la grande Révolution, le consolaient de tout. Il dîna avec Fox dans la joie qu’apporta la nouvelle de Valmy et de la retraite des Prussiens. Il ne tint pas à cette joie, passa en France et logea à Paris, d’abord chez Thomas Payne, l’apôtre de la liberté des deux mondes. Que ne fût-il resté chez cet ami austère ! Il aurait fait comme son compatriote Tone, qui devint général en France ; il se fût lancé dans les guerres de la liberté. Mais une affaire de cœur fut son entrave. Aux réjouissances que l’on fit à Paris pour Jemmapes, le jeune général Égalité, personnage très calculé, invita le citoyen Fitz-Gerald et le fit dîner avec madame de Genlis et son élève, la charmante Paméla (fille naturelle du duc d’Orléans). Le voilà pris. Il aime et il épouse. Cela le brouille d’abord avec sa famille ; puis avec l’Angleterre, qui le raye des rôles de son armée. Le voilà donc Français ? Non pas. Son fatal mariage avec les Orléans empêche notre gouvernement de l’employer.
Cependant la tempête soufflait en France et en Irlande. Fitz-Gerald, condamné à une oisiveté solitaire, et désespéré d’être heureux, avec sa Paméla, leur enfant, son jardin en fleurs, s’efforçait d’ignorer et de ne pas prévoir. On frémit en lisant ses lettres et son imprévoyance, en entendant la tourmente cruelle qui s’agite déjà autour de cette idylle.
On dit que le cœur trop plein, au moment où Hoche préparait sa grande expédition d’Irlande, il dit la chose non seulement à Sheridan, l’ami du prince de Galles, mais inconsidérément à une dame liée avec un ami de Pitt.
Cette parfaite nature, douce et chevaleresque, mais fort peu révolutionnaire, n’avait pas la fixité de vues, la décision qui fait le succès. Il appelait la Révolution, les Français, et en même temps il craignait qu’ils ne réussissent trop et ne s’emparassent de l’Irlande, que lui-même ne passât pour traître, ayant machiné la conquête de sa patrie. Et cependant, il se disait : « L’Amérique a bien appelé les Français ! »
Le prince régent pleura Fitz-Gerald, — comme le czar Paul et son fils pleurèrent Kosciuszko, qu’ils visitaient dans sa prison. Mais ils n’en firent pas plus pour la Pologne et pour l’Irlande.
Le mouvement avait commencé en Irlande par un très grand spectacle d’amitié, de fraternité, tel qu’on en voit rarement sur la terre. Les Irlandais protestants à Belfast réparaient la longue injustice qu’avaient soufferte leurs frères catholiques, au point que les catholiques qui portaient dans Dublin la pétition de Liberté furent traînés en triomphe par les protestants. La Liberté effaçait tout, et la fraternité semblait rester comme la religion de la terre. Belfast avait célébré l’anniversaire de la Révolution française, en arborant quatre pavillons : France, Irlande, Amérique, et Pologne. Le pavillon anglais manquait ; à tort. Car l’Angleterre s’agitait elle-même. Le drapeau irlandais du 1er bataillon national était toujours la harpe, mais désormais elle était surmontée non plus de la couronne, mais du bonnet de la liberté.
Cependant Pitt avait sacrifié vingt millions pour acheter le parlement d’Irlande. Et ce qui valait mieux pour lui, le sang versé en France, et en Irlande la crainte des propriétaires, agissait, et le danger de donner l’élection aux catholiques, si ignorants, barbares. Pitt s’était procuré l’alliance secrète du pape contre la France. Pie VI lui écrivait cyniquement : « Nous n’avons plus que vous ! » Les prêtres catholiques, craignant par-dessus tout la France, excommunièrent quiconque se joindrait aux Français.
Hoche avait été un peu retardé ; il se défiait de son amiral Villaret-Joyeuse, en demanda un autre, et, pour le surveiller, monta sur le même vaisseau, lequel fut écarté par les tempêtes de décembre et ne put aborder. Grouchy, son lieutenant, arriva seul avec 1 800 hommes. Ce général, très brave, mais très malencontreux, eut déjà là son Waterloo : il craignit une si grande responsabilité, ne voulut pas agir sans Hoche ; Bouvet aussi, son amiral, refusait d’aborder. Il y avait, dit-on, plusieurs centaines de mille hommes en armes, mais fort désordonnés. Un Judas avait organisé une machine perfide de police. On s’était arrangé pour que des dragonnades, des cruautés de soldats fissent éclater l’insurrection trop tôt. Belfast et tout le Nord s’en retirèrent[19].
[19] L’un des directeurs, la Réveillère-Lepeaux, avait en Irlande son gendre qui y habitait depuis plusieurs années. Il aurait dû s’informer d’autant mieux des causes du non-succès. Les royalistes firent manquer tout deux fois. En décembre 96, nos officiers de marine ne voulaient pas réussir. Hoche s’était mis sur une frégate, comme jadis Suffren faisait en pareil cas, pour se porter partout avec plus de rapidité. Malgré le mauvais temps, ils le promenèrent un mois en mer et se refusèrent aux prières de Grouchy, qui voulait débarquer et combattre à tout prix. — En 97, ce furent les bureaux de la Trésorerie, tout royalistes, et qui par la constitution étaient indépendants et du Directoire et de l’Assemblée ; ces bureaux, dis-je, rompirent l’expédition ; ils ne fournirent des fonds que pour Humbert et douze cents hommes qui eurent de grands succès. Mais Sarasin qui avait dix mille hommes, faute de fonds, ne put passer à temps. Cette trahison des royalistes donna la victoire aux Anglais de Cornwallis, qui avait trente mille hommes. Voy. Mém. de la Réveillère. t. I, p. 185 et t. II, p. 30.
Hoche repoussé par la tempête, manquant à sa fortune, quand cent mille Irlandais en armes l’attendaient, ces deux événements portèrent au comble la joie des royalistes, leurs parricides espérances (août-décembre 96).
Par quatre fois, ils avaient assassiné Hoche. En vain. Mais cette fois ils tâchèrent de le tuer dans d’opinion en le déclarant pour toujours : un héros malheureux, haï de la fortune. Pouvait-on pourtant dire que son entreprise avait avorté ? L’Irlande était toujours en armes et la panique dans Londres, la banque, le crédit en déroute. Pour rassurer dans cet effroi, Pitt avait dû faire la presse de cent mille matelots. Ces enlèvements portèrent (en 97) le pays à la catastrophe qui put sembler le Jugement dernier : la grande révolte des trois flottes qui seules défendaient l’Angleterre.