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Au bord du Désert: L'âme arabe (à Pierre Loti); Impressions; Souvenirs; Légendes arabes; La pétition de l'Arabe

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PROVERBES ARABES

Vous souhaitez toujours demain ? Vous avez tort :
Demain est proche, et c’est le jour de votre mort.

Veux-tu blesser celui qui blesse avec l’injure ?
Dédaigne avec excès l’insulteur sans mesure.

En avant, un cheveu la mène !
Mais son recul casse une chaîne.

On est illustre et révéré
Avec un burnous déchiré.

Je pense qu’il est insensé
De vouloir présent le passé !

Ta vie est moins qu’un grain de sable dans l’espace !
Tu crois avoir cent ans à vivre… As-tu ce jour ?
Tu n’as vraiment à toi que le moment qui passe,
Et déjà ce moment est passé sans retour.

Songe aux repentirs, songe aux lendemains
Où tes yeux verront ce qu’ont fait tes mains !

Le pauvre ne connaît aucune
Des misères de la fortune.

La bienfaisance, amour du sage,
Est douce avec un beau visage.

Un gredin m’ayant insulté,
Je me suis, moi, félicité.

Je ne l’aimais point tel qu’il est ;
J’en ai vu d’autres : il me plaît,

Tu souffres ? espère en ton cœur :
La peine est la clef du bonheur.

La patience, grande chose !
Il ne pleut pas ? eh bien, arrose.

Salomon n’a plus de femmes ni d’or…
Le soleil se lève et se couche encor.

Les fourmis, quand se perdent-elles ?
Lorsque Dieu leur donne des ailes.

Si ma bonne action m’est imputée à faute,
On me reprochera de marcher tête haute.

Tu peux sans t’absenter me quitter tout à l’heure :
Tu restes dans mes yeux, mon cœur est ta demeure.

Il promet trop : — son langage
Ressemble à du vent… en cage !

Ils sont venus, les temps meilleurs…
J’ai regretté le jour des pleurs.

La pauvreté travaille, elle est féconde ;
L’aiguille est nue : elle habille le monde.

Pauvre mâle ! il cède aux femelles :
Toutes les fois qu’il vole on lui rogne les ailes.

Demain la mort viendra nous prendre ;
On t’a prêté la vie, il faut la rendre.

En toi-même n’as-tu pas foi ?
Prends une corde, étrangle-toi.

Un nom déshonoré, c’est une tache sombre.
Un nom obscur, mais pur, est glorieux dans l’ombre.

Tu ne seras vraiment charitable et pieux
Qu’après avoir donné ce qui te plaît le mieux.

La caravane, au jour, se réjouit
Du chemin fait durant la nuit.

Aux nuages aériens
Qu’importe l’aboîment des chiens ?

Cours, Asmah, car le coureur
Sent courir la joie au cœur !

Mettre l’épée au vent, c’est, fût-on le vainqueur,
Lui donner pour fourreau demain son propre cœur.

Ton cœur te l’a dit quand tu te trompais :
Laisse là le trouble et choisis la paix.

Poète, parle à tous avec force et douceur,
Et, ni juge ni roi, sois un avertisseur.
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