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Au bord du Désert: L'âme arabe (à Pierre Loti); Impressions; Souvenirs; Légendes arabes; La pétition de l'Arabe
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A CHARLES JOURDAN
EN QUITTANT ALGER
Pourquoi je pars si tôt, ou peut-être trop tard,
Qui le sait ? Le grand ciel est pur, la mer est belle…
Adieu ! Quand son instinct commande l’hirondelle,
Rien ne peut l’arrêter. C’est son heure. Elle part !
Adieu, terre d’Afrique, où la France nouvelle
Avec les jeunes ceps verdit de toute part !
C’est au dernier moment, sous le dernier regard,
Que ta beauté rayonne entière — et se révèle !
Adieu, la Casbah, blanche et bleue, au front d’Alger !
Adieu, sous les palmiers en fleurs et l’oranger,
Deux larges mois de vie heureuse comme un rêve !
Quoique attendu là-bas, je pars avec langueur.
Un infini regret m’attache à cette grève,
Mon frère… Et tu retiens la moitié de mon cœur.
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