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Au bord du Désert: L'âme arabe (à Pierre Loti); Impressions; Souvenirs; Légendes arabes; La pétition de l'Arabe
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L’ANAYA KABYLE
Le plus beau de mes droits d’homme libre, ô roumi,
C’est celui de pouvoir sauver mon ennemi…
D’assurer, chez mon peuple, à qui m’en paraît digne,
L’asile et les secours, — en le marquant d’un signe.
Si je jette sur toi mon manteau, ce manteau
Est plus sûr que du fer contre un coup de couteau ;
Et, quel que soit l’objet que te donne un Kabyle,
En disant : Anaya, — tu peux marcher tranquille,
Tête haute, dans mon pays, du Sud au Nord :
L’anaya t’accompagne, et rien n’est aussi fort !
C’est un beau droit, dans un pays toujours en guerre !
Et la sécurité ne s’y connaîtrait guère
Sans l’anaya ; — mais Dieu veut le bien près du mal.
Un Kabyle perdrait sa femme ou son cheval
Plus volontiers que son beau droit de faire grâce !
L’anaya, c’est, roumi, le sultan de ma race :
Sans exiger d’impôts il ne fait que du bien…
Dis, quel autre sultan peut égaler le mien ?
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