Histoire naturelle des oiseaux d'Afrique, t. 1
LE BUSERAI, No. 20.
Cette espèce de buse est très-rare, et n’a point encore été figurée, que je sache: je l’ai trouvée dans un envoi d’oiseaux venant de Cayenne; mais sans la plus légère indication, soit sur ses mœurs, soit sur ses habitudes naturelles. Elle est d’une petite espèce, et approche de la taille de notre busard de marais. Les aîles ployées s’étendent jusqu’au bout de la queue, dont toutes les pennes sont d’égale longueur.
Cet oiseau n’est point culotté, et les plumes des jambes descendent un peu sur le tarse par devant. Le bec et les ongles sont noirs, et la base du bec m’a paru bleuâtre. La tête, le cou et la poitrine sont d’un blanc-roux, marqué de brun; mais ce brun prend une teinte plus noire sur le sommet de la tête, et s’étend en larges coups de pinceau sur le derrière du bas du cou. Les grandes pennes de l’aîle sont noirâtres; les moyennes, ainsi que les scapulaires et toutes les petites couvertures des aîles, sont d’un brun-roux, couleur de chataigne, plus ou moins taché ou rayé de noir-brun. La queue elle-même, sur un fond roux plus jaunâtre, porte des rayures noires en zigzag, et elle est d’un brun-noir à son extrémité. Le ventre et les jambes sont d’un roux-clair, rayé transversalement de noir-brun.
Le Buserai me paroît être le même oiseau que celui dont Mauduit a parlé, dans l’Encyclopédie méthodique, sous le nom de busard roux de Cayenne; il est cependant facile de voir que cette espèce n’est point un busard, ses pieds étant beaucoup plus courts que ceux de cette sorte d’oiseaux de proie.