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Histoire naturelle des oiseaux d'Afrique, t. 1

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LE BUSON, No. 21.

Cette espèce nouvelle, que j’ai reçue de Cayenne, me paroît approcher de très-près du genre des buses; oiseaux avec lesquels je lui trouve plus de ressemblance qu’avec tout autre oiseau de proie. Je lui ai donné le nom de Buson, en attendant que nous connoissions celui qu’il porte dans son pays natal, ou que nous soyons instruits de ses habitudes et de sa manière de vivre, sur lesquelles je n’ai pu avoir aucun renseignement quelconque: instructions sans lesquelles, je le répète, il sera toujours très-difficile de rapporter les espèces à leur vraie place, à celle enfin qu’elles tiennent dans l’ordre de la nature.

Le Buson est de la taille à peu près de notre petite buse; celle que Buffon a désignée par le nom de soubuse: il a les pieds et les griffes d’un noir de corne, ainsi que le bec, dont la base est jaune. La tête et le cou sont couverts de plumes noires à leurs extrémités et blanches dans la partie qui est cachée lorsqu’elles sont couchées naturellement les unes sur les autres. Les grandes pennes de l’aîle sont noires dans leur plus grande étendue, et comme marbrées de blanc et de roux dans leurs barbes intérieures; les suivantes sont d’un roux-canelle, flambé de noir, et toutes ont leurs extrémités d’un noir-brun. Le manteau, les scapulaires et les petits recouvremens des aîles, tant en dessus qu’en dessous, sont d’un noir-brun, plus ou moins mélangé et bordé de roux. Les pennes de la queue, qui toutes ont la même grandeur, sont noires, et portent chacune une bande transversale blanche vers le milieu de leur longueur; elles sont aussi terminées par un liséré blanc, et légèrement nuancées de roux dans la partie cachée par les recouvremens du dessous de la queue. Toutes les parties inférieures du corps, ainsi que les plumes des jambes, portent une rayure noire sur un fond roussâtre. Cet oiseau n’est pas culotté, et sa tête est petite: deux caractères qui le distinguent de nos buses européennes. Les aîles ployées ne s’étendent pas plus loin que la moitié de la longueur de la queue.

Les ressemblances dans les couleurs sont très-grandes entre cet oiseau et celui de l’article précédent; ce qui pourroit induire en erreur, et les faire prendre pour être de la même espèce, si on ne faisoit attention aux caractères que je vais indiquer, et qui les séparent certainement. Les aîles du buserai atteignent l’extrémité de la queue; tandis que dans le Buson elles n’arrivent que vers le milieu de sa longueur; il a encore une partie du tarse couverte de plumes; ce que n’a pas le dernier. Enfin, le Buson a le tour des narines jaune, et son bec est plus large et moins long que celui du buserai.


DES MILANS.


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