L'art de chevalerie selon Vegece
Comment forteresses doibvent estre pourveues de doulce eaue selon vegece. xvii. c.
Vegece dit que comme ce soit grant proffit a forteresse ou a cité quant vive source de fontaines ou de puith y pevent estre Neantmoins s’il est ainsy/ que la nature du lieu n’y soit disposee/ il est besoing de y pourveoir par remede au mieulx que on peult/ c’est assavoir que se les fontaines & sourses sont hors des murs assez pres Convient que ceulz de dedens deffendent leur eaue a force de trait/ ou cas que les ennemys les voulsissent tollir ou empescher l’usage. Se la sourse sciet loings qui par conduis leur viengne/ y est affaire ung petit chastellet par lequel a force de gens d’armes et de trait soit deffendue. Et avec ce en toutes telles citez ou forteresses doibvent estre faites citernes/ lesquelles doibvent estre assises es lieux ou l’eaue de pluye qui chiet & vient des degoutz et des toitz des maisons et des nocquieres puissent cheoir dedens/ & ainsy le garder le plus que on peut plaines et garnies/ car la se garde elle moult bien en sablon a/ et est saine et mesmement les garnir aussy d’eaue de fleuve.
Semblablement dist arristote que eaue sallee de la marine ou qui vient de conduis et de sourses ameres devient doulce s’elle est passee parmy conduitz de bonne terre.
Avec ces choses peult moult proffiter vinaigre a foison avoir/ et par especial en temps d’esté/ car moult rafreschit le corps a boire avecques eaue et ce scevent ilz bien en ytalie. Et se la forteresse siet sur marine et il adviengne que sel y faille/ soit prinse de l’eaue de la mer et mise au soleil/ & puys boullir sur le feu tant que l’eaue soit toute consummee/ et par celle voye sera trouvé sel au fons.