L'art de chevalerie selon Vegece
Cy devise se gens d’armes venans a l’aide d’aucun prince s’ilz pevent prendre vivres a eulz necessaires au moins de grief/ que faire se pourroit sur les laboureurs/ ainçoys qu’ilz peussent estre arrivez au païs dudit prince. xviie. chapitre
Autre question te vueil faire. Supposons que ung seigneur eust envoyé querre sauldoyers pour ung an en estrange pays pour le venir secourir en sa guerre/ laquelle il esperast durer longuement/ Advenist que avant icelle guerre et que icelles gens avecques leur capitaine puissent estre arrivez au pays dudit prince quoy que de tout leur povoir se fussent hastez/ s’ilz leur souffrent prendre tant seulement vivres necessaires en passant oultre pour necessité de vie tant seulement soustenir/ au moins de grief sur les povres laboureurs que faire se pourroit. Je te respons que ouy/ voire non pas qu’ilz feissent comme les loups/ ausquelz ne souffist pas quant au toit entrent d’une brebis Ains estranglent tout le troppeau/ comme semblablement le font plusieurs de nos gens d’armes/ lesquelz s’ilz ont besoing d’un poullet ou d’un pinion ilz en occient x. ou xii. Et tel oultraige font de biens comme s’ilz fussent loups ravissans sans riens de conscience et comme s’il ne fust pas de dieu ne que jamais deussent mourir. Helas bien sont aveuglez ceulz qui le font/ car plus en peril de mort vont que autre gens. et telz y ont moins de regard que autrez.