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L'art de chevalerie selon Vegece

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Cy commence a parler des batailles qui se font par mer. xxxix. chapitre.

En ensuivant les choses dessusdictes en la fin de son livre touche vegece assés en bref aucunes choses convenables a batailles qui se font par mer. Et premierement de la façon des nefz faire & gallees/ dit que en mars ne en avril que arbres habondent de humeurs ne doivent pas estre les arbres coppez pour faire les nefz Ains le doivent estre en juillet et en aoust lors que l’umeur des arbres se prent a secher/ & que mesmement les ais syez doibvent estre laissiez secher tant que lors soit la verdeur. Avec ce dit que a claulber les ais des nefz vallent mieulx cloux d’errain que de fer quoy que fer soit plus fort/ mais l’arrain pource que plus a en soy de moisteur mieulz se tient en l’eaue et plus longuement sans pourrir.

Item dit que ceulz qui par mer veullent aller soit en armee ou autre affaire doibvent bien eulz pourveoir de bons nautonniers maistres en cest office/ et que bien se congnoissent es vens et quelz choses leur pevent nuyre des perilz de mer/ sachent les destours et aussy les adresces de tous les portz/ et que tresbien ilz se congnoissent en la carte et es signes du ciel/ ou mariniers prendent leur regard/ congnoissent aussy les signes qui demonstrent fortune de mer advenir prochaine qui apperent tant au soleil comme en la lune es vens es oyseaulx et mesmement aux poissons soient tous maistres et gouverneurs de leurs voilles tirer cordes a point et laisser ancrer et desancrer et que plusieurs foys se soient trouvez en batailles de mer en divers perilz et autres adventures.

Item les pourveances faictes si qu’il appartient a tresbien armer nefz ou telz vaisseaux de bonnes gens d’armes et de trait dit que ceulz qui vont pour eulx combatre appartient estre plusfort armez que ceulz qui sur terre se combatent/ car ilz ne se pevent pas tant mouvoir/ si doibvent mener petis vaisseaulz coursaires avant eulz Esquelz doivent envoier espies pour savoir du convine des ennemis & quant de pres les viennent requerre adont les doibt on saluer de bonnes bombardes et pierres jectees de divers engins/ et fors arbalestres/ & les nefz joinctes/ les vaillans hommes d’armes avallent les pontz et saillent es nefz des adversaires/ & la se combatent main a main. Et es greigneurs vaisseaulx fait on tours et arbalestres/ affin que ainsy que on fait des haulz murs puissent jecter feu contreval/ eaue & huille boullant si est cruelle chose ou les hommes non pas seulement par armes perissent/ mais aussy par feu et eaue sans povoir fuyr ne guenchir. ilz sont souvent tous vifz livrés a estre pasture aux poisons/ la sont traictes saietes ardans envelopees d’estouppes de poy et de huille par quoy les ais des vaisseaux qui sont de boys sec et oinctes de poy se allument de legier/ & ainsy les ungs perissent par fer/ autres sont ars/ et autres nayés. Sy est peril de soy combatre par mer.

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