Rusbrock l'Admirable (œuvres choisies)
L’ARRIVÉE DE L’ÉPOUX
Quand nous avons ouvert les yeux dans la lumière profonde, nous devenons capables de contempler dans la joie l’éternelle arrivée de l’Époux. Quelle est-elle ? je vous en supplie. C’est une génération incessante, et une illustration sans défaillance. L’abîme d’où la clarté sort est fécond et vivant ; lui-même il est clarté. La manifestation de la lumière intérieure se renouvelle dans l’intimité du sanctuaire. Je ne vois autre chose ici qu’un regard éternellement tendu vers la lumière, grâce à elle, par elle et en elle. L’Époux vient avec ses trésors ; mais tel est le mystère des rapidités divines, qu’il arrive continuellement ; il arrive toujours pour la première fois, comme si jamais il n’était venu. Car son arrivée, indépendante du temps, consiste dans un éternel MAINTENANT, et un éternel désir renouvelle éternellement les joies de l’arrivée. Les délices qu’il apporte sont immenses et infinies, puisqu’elles sont lui-même ; les yeux de l’esprit s’ouvrent pour regarder la face de l’Époux, et la portée du regard s’agrandit et franchit la limite. Le regard fixe de l’esprit persévère tendu sur le mystère de Dieu.
La capacité de l’âme, dilatée par l’arrivée de l’Époux, semble sortir d’elle-même pour passer, à travers les murs, dans l’immensité de Celui qui arrive. Et ainsi il se passe un phénomène que voici. C’est Dieu qui, au fond de nous, reçoit Dieu venant à nous, et Dieu contemple Dieu. Dieu ! en qui consiste le salut et la béatitude.