Rusbrock l'Admirable (œuvres choisies)
QUELQUES PENSÉES
SUR RUSBROCK
RAPPORTÉES ET RÉUNIES PAR SURIUS
Denys le Chartreux, de la Contemplation, livre II, article 9 :
« L’homme admirable, l’oint de l’onction divine, le magnifiquement érudit, Jean Rusbrock, dans ses livres sur la Contemplation, a raconté profondément les choses divines, d’après sa propre expérience. »
Le même Denys le Chartreux, après avoir nommé et recommandé les plus grands mystiques de tous les siècles, ajoute :
« Il y a un prodige au-dessus d’eux, c’est un prodige récent qui s’est accompli sous nos yeux. Ce prodige vivant ce fut Rusbrock l’Admirable. C’était un homme ignorant, qui ne savait seulement pas le latin. Mais la science surnaturelle lui fut donnée en partage. Il écrivit dans un idiome vulgaire les plus délicates et les plus profondes vérités avec une sublimité telle que les plus excellents professeurs de la sacrée théologie, avouant leur immense infériorité, éperdus d’admiration, n’ont plus d’haleine en sa présence. Moi, je suis un pauvre, un enfant, un rien du tout dans la science chrétienne ; cependant je dois déclarer ici la vérité : dans l’innombrable multitude des docteurs ecclésiastiques et catholiques, je n’ai rien trouvé de comparable à Rusbrock, excepté saint Denys l’Aréopagite. Mais saint Denys est profondément obscur et plein de difficultés. Rusbrock l’Admirable est aussi clair qu’il est sublime. »
Denys le Chartreux, sur les Dons du Saint-Esprit, traité II, article 13 :
« Quant à l’homme admirable, Jean Rusbrock, il n’y a pas dans la langue humaine une louange digne de lui. Je vais pourtant en essayer une. On a dit que Hugues de Saint-Victor est un autre Augustin. Je dirai de Rusbrock qu’il est un autre Denys.
« Je l’appellerai le docteur divin. Il n’eut pas d’autre maître que le Saint-Esprit. Il était ignorant et illettré ; Pierre et Jean le furent aussi. C’est saint Luc qui nous l’apprend dans les Actes des apôtres. Rusbrock a écrit en langue vulgaire des œuvres dont la profondeur surpasse l’admiration. Personne n’est capable de l’enthousiasme qui leur est dû. L’autorité de Rusbrock est, je crois, l’autorité d’un homme à qui le Saint-Esprit disait ses secrets. »
Dans le Traité de la contemplation, livre III, chap. dernier, Denys le Chartreux analyse et admire encore fidèlement et magnifiquement les œuvres de Jean Rusbrock.
Le célèbre père Thomas A Kempis, dans la Vie de Gérard le Grand, chap. X, parle ainsi :
« Maître Gérard, ayant entendu la grande gloire de Jean Rusbrock, le religieux de la Vallée-Verte, fit le long voyage du Brabant pour avoir l’honneur et le bonheur de contempler l’homme dévoué au Seigneur, pour jouir de sa présence corporelle, pour entendre résonner cette voix, qui est le violon du Saint-Esprit, pour savoir quelles paroles pourraient sortir d’une telle bouche. »
Gérard le Grand, ayant visité Rusbrock l’Admirable, écrivait aux frères de la Vallée-Verte :
« Je vous en supplie, je vous en supplie, recommandez-moi au père Rusbrock. Mon âme n’a pas rencontré sur terre un autre objet digne d’un tel amour et d’une telle révérence. Mon âme est collée à la sienne. Oh ! puissé-je devenir, dans le temps et dans l’éternité, l’escabeau des pieds de Rusbrock ! »