Les gens de théâtre
ÉPILOGUE
XLVIII
PARLEZ ENCORE AU CONCIERGE
Cinq années se sont écoulées. La loge du concierge des Divertissements-Plastiques a toujours quinze pieds carrés, un pot-au-feu ronfle toujours dans un des angles, seulement c'est un homme qui écume le pot-au-feu.
L'homme, c'est Athanase, que le père Balandreau, touché de ses malheurs, a pris en affection et pour qui, en se retirant après fortune faite, il a obtenu la survivance de sa place.
Un jouvenceau se présente, comme l'ex-clerc se présentait autrefois, et demande à parler au directeur.
— Il est sorti, fait à son tour Athanase.
— Mais!…
— Il est sorti, répète-t-il avec autorité.
Et plus bas avec compassion :
— Encore un malheureux qui, si j'osais lui raconter…
Puis, comme une ouvreuse a passé devant la loge tandis que le jouvenceau s'éloignait :
— Pauvre Eulalie!… soupire-t-il en mettant un oignon brûlé dans la marmite… Ici, du moins, je peux la voir tous les jours… Allons! décidément, j'aime mieux être à ma place qu'à celle de ce bon jeune homme!
FIN.