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L'avision de Christine

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Encore de ce.

Comme ces choses soient obscures a sentir aux gens lais et rudes a dire en lengage vulgar et meismes a ton entendement pour la grosseur de lui estranges passeray oultre des oppinions des anciens philosophes lesquieulx en assez de manieres fis errer sus les princippes des choses.

¶ Mais de ces choses fu je clere a mon tres amé filz aristote le prince de philosophie le quel reprima yceulx anciens par vives raisons sicomme cy en brief te toucheray sanz du tout definir/ car longue en seroit la narracion non delitable a ceulx qui ne la sentent/ Aristote donques reprime les oppinions d’icelz anciens philosophes es principes des choses/ Et pour ce faire il se devise en .ii. parties premierement/ il impreve les singulieres oppinions/ et d’enciennement il requeult les choses qui sont dictes et les continue a celles qui ensuivent/ la premiere par ce divise en .ii. autres/ premierement il impreuve les oppinions de ceulx qui naturellement ont parlé .ii.ement des pittagorians & des autres/ encore en la premiere part il fait .ii. choses/ premierement il impreuve les oppinions de ceulx qui mirent une cause materielle & .ii.ement de ceulx qui en mirent plusieurs/ ancore au premier il fait .ii. choses premierement il impreuve les oppinions ja dictes en general & .ii.ement en especial/ Il les impreuve en general par .iii. raisons dont la premiere est telle Car comme les choses non seulement aucunes soient corps/ mais aussi qu’aucunes soient non corps comme il est apparu en son livre de l’ame que yceulx anciens n’ayent mis fors seulement principes corporeulx/ La quelle chose appert/ Car ilz mettoient un/ c’est assavoir le monde estre une seule substance et une seule nature/ Sicomme la matere la quelle corporee ilz metoient recevant mesure c’est a dire division/ Et toute foiz corps ne puisse estre cause de chose incorporee/ il appert que en ce ilz ont failli qu’insouffisamment ilz ont assignez les principes des choses/ Et non pas seulement en ce ilz ont failli/ mais en autres choses plusieurs comme plus a plain apres il declare. La .ii.e raison est tele/ que quiconques a neccessairement a determiner de mouvement/ Il fault que il mette aucune cause de mouvement dont comme les diz philosophes ayent neccessairement a traictier de mouvement La quelle chose si appert doublement c’est assavoir/ car ilz s’efforçoient a deviser la cause de generacion et de corrupcion/ les quelles ne sont sanz mouvement Tant aussi Car de toutes choses naturellement ilz vouloient traicter/ Et toutefoiz toute naturelle consideracion enquiert de mouvement pour ce que nature est principe de mouvement et de repos comme il appert ou .ii.e de phisiques/ il s’ensuit que ilz devroient traictier de la cause qui est le principe de mouvement/ Et ainsi comme ilz ostassent ou oubliassent ycelle appert que ilz failloient La .iii.e raison Car comme une chacune chose naturelle ait substance et essence/ C’est a dire fourme/ Car fourme est princippe de l’estre et ce que c’est/ Donques comme ce par qui toute chose a son estre soit le principe d’elle & de sa cognoiscence/ Comme les philosophes dis/ ne meissent l’estre des choses cause et laissassent la fourme il appert que ilz failloient ycy repreuve il leur oppinion plus en especial/ & se fait doublement/ premierement quant a ceulx qui le feu estre mettoient principe/ l’une/ bien que le feu fust souffisant .ii.ement quant a ce que ilz laissoient la terre comme aucunement elle appere premiere. premierement il resume la posicion d’eulx/ Car comme ilz missent chacun des simples corps transmuer l’un en l’autre si que les uns sont engendrez des autres selon constricion ou inspissacion c’est assavoir selon tenueté ou engrossissement/ sicomme les groz des soubtilz/ Et pour ce ilz missent l’un de ces .iii. estre premier principe Car les autres sont engendrez de lui/ ou par congregacion ou disgregacion/ lesquelles guises toute foiz se different quant a priorité ou posteriorité c’est assavoir car selon une maniere ce semble premier estre de quoy autre est engendré/ par soubtiliacion/ et ceste guise il met .ii.ement Mais dit il que ce soit premier de qui autre est engendré par condempsacion ou inspissacion/ il appert dit il par ceulx qui mettoient principes les corps plus simples/ c’est a savoir les corps ayans tres menues parties/ desquieulx par condempsacion ilz disoient les choses estre faictes/ sicomme aucuns qui mettoient le feu pource que il est tres soubtil/ aussi un chacun des autres eslemens eut un philosophe qui le jugia premier/ mais pour quoy dist il ne mirent la terre estre principe/ Il ne peut estre dit que ce eust esté contre l’oppinion commune/ Car oppinion divulguee fu la terre substance de toutes choses estre/ Et mesmement exeodus qui fu l’un des poetes theologisans l’affermoit disant la terre estre premiere faite par quoy comme il appere que la terre estre principe fu l’oppinion des theologisans poetes qui precederent les naturiens philosophes/ seulement les naturiens escheverent a la mettre principe pour la groissesse de ses parties Et pour ce comme ilz veissent que l’air eust plus grosses parties que le feu et l’eaue que l’air/ et ilz ne veissent rien si soubtil que feu/ Il s’ensuit dit il que en ensuivant ce principe de condempsacion nulz ne dirent si bien que ceulx qui mirent feu principe/ Car comme pour cause de soubtilleté aucune chose puit estre appellé premiere/ il est neccessité que celle soit principe qui est tres soubtille sur toutes/ Toute foiz s’il estoit vray qu’ilz dient s’ensuivroit il grant inconvenient/ C’est assavoir s’il n’estoit riens que feu il s’ensuivroit s’aucun disoit que air fust plus groz que feu/ ou plus soubtil que eaue que ilz mesprendroient.

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