L'avision de Christine
Encore continue christine sa complainte.
Entens tu doulce maistrece en quieulx doulz deduis ay passé la jonesce de ma vesveté Avoie je cause que trop druerie me feist entendre aux foles amours/ mais non obstant ce que assez souffire deust par si lonc temps a celle par qui tout ce me venoit ne fu pas appaisiee envers moy la desloyale de qui autre foiz me suis plainte comme je en eusse cause/ car la douleur du dent y trait la langue/ ains te diray en poursuivant ceste matiere jusques au jour d’uy comment ses floz m’ont gouvernee et ancore ne cessent.
¶ Voir est que ou temps de mes perplexités dessus dit pour ce que descouvrir a autrui si qu’ay touché ses adversitez et affaires/ La cause pour quoy/ Car charité est pou trouvee ne peut tourner se a servitude non et pou de preu/ Comme ce soit moult grief faissel de douleur tenir enclose sans regehir ne m’avoit ancore tant grevee fortune comme elle ne peust que je ne fusse accompaignee des musettes des poetes non obstant que les reboutas arriere et chaças de la compaignie de boece ou temps de sa tribulacion pour le repaistre de plus haultes viandes/ ycelles me faisoient rimer complaintes plourables regraitant mon ami mort et le bon temps passé/ sicomme il appert au commencement de mes premiers dictiez ou principe de mes cent balades et mesmement pour passer temps/ et pour aucune gayeté attraire a mon cuer doulereux faire diz amoureux et gays d’autrui sentement comme je dis en un mien virelay.