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L'avision de Christine

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Ce que christine dit a philosophie.

Quant j’oz ainsi ouy parler la tres venerable deesse par les quelles paroles et enseignes elle me fu manifeste/ adont a .ii. genoulz je me gitay ainsi disant/ o tres glorieuse sapience de la quelle toutes cognoissances despendent tant de bon cuer remercy dieu et toy qui tant benignement m’as fait digne de ton accointance/ et n’as eu orreur de moy femme ignorent non digne de descoudre les lassemens de ta chaussemente/ ains comme maistrece tres amiable/ m’as a toy appellee/ la quelle humilité me certefie que tu ne refuseras a moy ta chamberiere des petites mietes de ton relief souffisans pour sa nourriture Car comme tu eusses nourry du laict de tes mamelles et de tes precieux mets ton tres amé filz dessusdit qui tant t’onora et ama ne l’oublias pas ou temps de sa grant neccessité/ et pareillement plusieurs autres de tes enfans/ semblablement je suppose que moy ta serville mercenaire que tu as nourrie des demourans des grosses viandes de tes tables tu n’oublieras ains donras remede reconfortant les navreures de ses infortunees adversitez/ car pour celle cause croy que dieu saint esperit pere des povres & leur vray administrateur m’a conduite au terme de ta cognoissance Sicomme il scet les pesanteurs de mes perplexitez/ aux quelles reconfort ne m’est presenté par les humains de nulle part/ Et comme assez soyent de moy celees et couvertes mes dictes aversitez et non revellees aux mondains ainçois tres muciees pour cause que par aventure eulx non charitables tourneroient les complaintes de mes neccessitez a derrision & despris/ sans que aucun fruit donnant alegence m’en ensuivist/ Et pource a toy celestielle cognoissance sepparee des viltez de ça jus/ et vraye phisicienne essoreray et esventeray les complaintes de mes pensees/ confiant que ta clemence n’ara a despris l’umble voix de sa servante/ et amenistreras reparacion a la ruyne de mon espoir/ rué jus par les soufflemens de fortune en la quelle hayne ay esté tres mon enfance diversement non obstant que souvent m’ait monstré son cler visage/ mais quant resjouir m’i cuidoye moult tost le couvroit de s’obscure nue.

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