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L'avision de Christine

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Entre a parler christine de ses males fortunes.

Ainsi dura celle prosperité par plusieurs annees/ mais comme la dicte fortune se montrast envieuse de noz gloires volt restraindre la source dont ilz venoient/ Et ne fu ce pas par elle voirement chiere maistresse qu’a cestui royaume fu procuré le grief dommage du quel malement se senti le mesnage de maistre thomas ce fu lors que le tresbon sage prince non pas envielli par cours de nature mais en assez jeune aage comme de .xliiii. ans chut en maladie assez brieve dont il trespassa. helas voirement souvent avient que choses bonnes petit durent/ Car ancore au jour d’uy se a dieu plust avoir laissié durer sa vie neccessaire a cestui royaume du quel le gouvernement & estat malement est ores de cellui de lors different/ ne fust trop enviellis/ Or fu la porte ouverte de noz infortunes/ et moy estant ancore assez jeunette y fus entree Et comme ce soit de commune coustume des poissans hommes close la bouche grant est le remuement et changement de l’estre de leurs cours et de leurs lieux/ de la quelle chose sont causes plusieurs voulentez contraires/ et a peine autrement peut estre se moult grant discrecion n’y remedie. Comme il appert du grant alixandre/ sicomme il est escript les divers descors lesquieulx non obstant les partages des regions que il leur avoit limitees/ tantost apres sa mort entre ses barons sourdirent.

¶ Adont faillirent a mon dit pere ses grans penssions plus n’ot .C. frans le mois bien payez/ avec ses livrees et dons qui gueres moins ne montoient comme appris avoit/ et l’esperance que le dit bon Roy lui avoit donnee de asseoir pour lui et ses hoirs .v.c livres de terre et assez d’autres biens dont la deffaulte du ramentevoir au bon Roy & la mort qui trop tost vint ne souffri la dicte promesse sortir son effait non obstant que des princes gouverneurs fu retenu a gages malement amendris et mal payez/ Si fu ja venu le temps de sa viellece qui en assez brief temps apres chut en longue impotence et maladie ou maintes souffrettes sourdirent aux quelles eust eu besoing l’espargne des choses despendues/ Et pource au mien cuidier est juste prudent espargne en jeunece qui secourt l’omme en sa viellece/ durant son sain entendement jusques a la fin recognoissant son createur comme vray catholique Trespassa mon dit pere droit a l’eure que devant ot prenostiqué/ du quel entre les clercs demoura renommee que en son temps durant ne plus de Cent ans devant n’avoit vescu homme de si hault entendement es sciences mathematiques en jugemens d’astrologie avec ce entre les princes & ceulx qui le frequentoient la vraye reputacion de sa prodomie/ ses biens fais/ loyauté verité & autres vertus & nul reprouche faisoit plaindre sa mort et regraiter sa vie/ en la quelle nulle reprehencion n’affiert se trop grant liberalité de non refuser riens que il eust aux povres en tant que il avoit femme et enfans ne lui donne/ Et que je ne le dye par faveur/ de ceste verité sont ancores au jour d’uy maint de ses cognoiscens/ princes et autres certains comme de experience/ si fu un tel homme a bon droit des siens plaint et plourez.

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