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L'avision de Christine

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De l’ombre la poissance que elle a.

Or t’ay je assez prouvé par ce que devant est dit comment je suis cause premiere des oeuvres humaines & que se precedent ne fusse aucune oeuvre n’aroit effect es humains/ pource te vueil reprendre en aucune partie de tes dis/ en ton livre intitulé de la mutacion de fortune le quel compilas par grant labour & estude/ Car combien que par moy t’en venist l’invencion trop faillis sauve ta grace/ Lors que tu tant octorisas la poissance de dame fortune que tu la dis estre toute ordenaresse des fais qui cueurent entre les hommes/ Et ma poissance souveraine sur toutes influences refleccibles es oeuvres communes qui precelle toutes autres/ tu oublias/ Si ne te soit honte offrir l’amende a moy suppellative de toy en ceste partie injuriee te rendant repentie coulpable comme mal avertie me recongnoissant suppellative sur toutes poissances relatives ça bas de dieu ordenees/ Et que ceste chose te soit magnifeste vueil que me desnoues cest argument/ Je te demande le quel est plus noble ou l’acteur qui est principe de la chose premierement mise en fourme/ ou l’euvre qui despent et vient de la poissance de l’acteur premier princippe/ Et moy a elle/ certes dame je tiens que comme dieu soit principe de toutes choses/ Et aussi comme dit aristote l’entendement est le souverain des biens/ Car a lui tous les autres obeissent le premier principe des choses je confesse le plus parfaict en accion de oeuvre comme ci devant est assez prouvé/ Et elle a moy/ bien respondis/ or t’ay vaincue par ton meismes jugement/ Car non obstant qu’entendement soit devant moy quant en concept Toute foiz suis je premiere cause de toutes choses bonnes ou mauvaises faictes ou pourchacees par pensees ou oeuvres humaines/ Et donques comme devant est dit s’il est ainsi/ ce que si/ que principe soie des speculacions et toutes choses ouvrables/ comme il appert Je conclus vraye ma preposicion que je precelle les choses ouvrees/ Et que fortune a qui tant de poissance atribuez/ n’est fors ma chamberiere mercenere comme conduisarresse des oeuvres ja par moy disposees a mettre a effaict.

¶ Mais affin que il ne semble que par mouvement de envie lui vueille soubtraire la fame de son auctorité/ te cognois estre vray qu’en disposicion de oeuvre/ fortune a poissance de conduire les fais particuliers bien ou mal selon le soufflement de son influence/ mais te souviegne que differens sont noz mouvemens/ car de rechief te dis que je euvre en esperit et fortune ne peut ouvrer fors es choses ja par moy deliberees aptes a recevoir ses influences es choses dehors et foraines mais es repostailles de la pensee es quelles je sui muciee n’a nulle poissance/ doncques tu peus cognoistre que elle est serville et villaine vers mon auctorité comme elle soit au monde sicomme superflue comme le las de l’adversaire/ Et je soie celle sans qui nulle chose n’est faite et sans qui nul fruit d’oeuvre ne pourroit l’omme conduire a perpetuelle gloire.

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