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L'Aiglon: Drame en six actes, en vers

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SCÈNE II

Les Mêmes, LE DOCTEUR et son fils, portant de longues boîtes vitrées, puis METTERNICH.

LE DOCTEUR, saluant.

Oui. Les collections.

MARIE-LOUISE.

Déposez-les, docteur !

BOMBELLES.

Qu’est-ce ?

MARIE-LOUISE.

Des papillons.

THÉRÈSE.

Des papillons ?

MARIE-LOUISE.

J’étais chez ce vieillard aimable,
Le médecin des eaux. Ayant sur une table,
Vu ces collections que son fils achevait,
J’ai soupiré tout haut : « Ah ! si le mien pouvait
S’intéresser à ça, lui que rien n’intéresse !… »

LE DOCTEUR.

Alors, j’ai dit à Sa Majesté la Duchesse :
« Mais on ne sait jamais. Pourquoi pas ? Essayons ! »
Et j’apporte mes papillons.

THÉRÈSE, à part.

Des papillons !

MARIE-LOUISE, soupirant, au docteur.

S’il s’arrachait à ses tristesses solitaires
Pour s’occuper un peu de vos…

LE DOCTEUR.

Lépidoptères.

MARIE-LOUISE.

Laissez-les-nous, et revenez. Il est sorti.

(Le docteur et son fils sortent après avoir disposé les collections sur la table. Marie-Louise se retournant vers Thérèse.)

Vous, venez, que je vous présente à Scarampi.
C’est la grande maîtresse.

(Apercevant Metternich qui entre à droite.)

Ah ! Metternich !… Cher prince.
Le salon est à vous.

METTERNICH.

Il fallait que j’y vinsse,
Ayant à recevoir cet envoyé…

MARIE-LOUISE.

Je sais.

METTERNICH.

Du général Belliard, l’ambassadeur français,
Et le conseiller Gentz, et quelques estafettes.

(A un laquais qu’il vient de sonner, et qui paraît au fond sur le perron.)

Monsieur de Gentz, d’abord.

(A Marie-Louise.)

Vous me permettez ?

MARIE-LOUISE.

Faites !

(Elle sort avec Thérèse. Tiburce et Bombelles les suivent.— Gentz paraît au fond, introduit par le laquais. Très élégant. Figure de vieux viveur fatigué. Les poches pleines de bonbonnières et de flacons, il est toujours en train de mâchonner un bonbon ou de respirer un parfum.)

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