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Les Colons du Rivage, ou Industrie et Probité: Ouvrage destiné a servir de lecture courante dans les écoles primaires

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10. — Les nasses.

Charles tourna ensuite ses vues du côté du lac. En effet, l'eau pouvait, mieux que la terre, lui offrir de promptes ressources. Il espérait bien mettre plus tard à contribution l'un et l'autre élément, mais il voulut essayer d'abord de la pêche. Il ne pouvait songer pour le moment à la pêche au filet ; il aurait fallu payer une ferme, avoir un meilleur bateau, et consacrer à cette occupation plus de temps qu'il n'en avait alors. Il se borna donc à construire quelques nasses d'osier sur le modèle d'un de ces pièges, qu'il trouva délaissé dans les roseaux. Il réussit aisément, parce qu'il était patient et appliqué ; d'ailleurs il s'était souvent exercé aux ouvrages de vannerie. Bientôt il eut cinq nasses couchées à l'embouchure de la rivière, et en d'autres places qu'il jugea favorables. Ces nasses étaient autant d'ouvrières, qui travaillaient fidèlement en l'absence du maître. Chaque matin il allait voir quelle besogne elles avaient faite, et souvent elles lui donnaient du poisson. S'il était beau et de valeur, la mère allait le vendre : nouvelle ressource, qui diminuait un peu la gêne où vivaient encore nos colons. Le poisson trop petit, ou de qualité inférieure, régalait la famille. Un morceau de pain et quelques goujons semblaient un souper délicieux.

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