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Les Colons du Rivage, ou Industrie et Probité: Ouvrage destiné a servir de lecture courante dans les écoles primaires

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25. — Un vœu accompli.

Si près du lac et de la rivière, on regrettait pourtant de n'avoir pas une fontaine jaillissante. Cela est si joli! Et puis l'eau de la rivière se troublait par les grandes pluies et celle du lac par le gros vent. Charles, attentif à profiter de tous les secours que la nature lui présentait, avait remarqué que depuis longtemps le bas du pré de son riche voisin annonçait visiblement la présence d'une eau souterraine. Encore une richesse perdue, qu'il demanda la permission de tourner à son usage. On y consentit avec empressement. Quiconque fait jaillir une source cachée rend un service, et mérite qu'on l'aide. Charles eut encore ce succès, grâce à la complaisance de son bienveillant protecteur. Les deux jeunes gens firent les fouilles eux-mêmes ; ils construisirent l'aqueduc de pierre et de glaise, et le couvrirent de mousse ; enfin ils amenèrent la source jusque chez eux : la pente permit de placer la fontaine devant la cabane. L'inauguration fut un jour de fête. Isabelle et Juliette couronnèrent de fleurs l'humble chapiteau ; et, quand l'eau vint à couler, les jeunes filles dansèrent alentour avec le joyeux André. « Coulez, jolie fontaine, disait Isabelle, coulez longtemps pour la mère, les frères et les sœurs! » L'eau se trouva fraîche, et, si la source n'était pas d'une grande abondance, son murmure n'en fut pas moins une agréable musique pour les colons du Rivage. Ils prêtaient souvent l'oreille à ce bruit chantant, quand le lac endormi et le feuillage immobile semblaient se taire pour l'écouter aussi.

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