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Les manieurs d'argent à Rome jusqu'à l'Empire

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§ 1er. — De l’époque des guerres puniques jusqu’aux Gracques (540-214 à 621-133).

Le monde romain n’était ni très riche ni très brillant, il pratiquait encore les vertus antiques, lorsque nous voyons certains publicains faire leur entrée dans l’histoire, par un acte de fraude impudente, qu’ont prévu et puni nos lois pénales les plus sévères.

Ne dirait-on pas qu’il n’y a plus rien à trouver de nouveau pour tromper ses semblables, depuis bien longtemps, lorsque l’on voit, dès avant les guerres Puniques, à une époque où la marine est à l’état tout à fait primitif, et la spéculation encore à l’enfance de l’art, d’audacieux trafiquants combiner et accomplir, au préjudice de l’État, le fait le plus éhonté de baraterie[357] ? Pouvait-on être plus fâcheusement inventif, dans un temps où la pratique de l’assurance n’avait pas encore habitué les gens sans scrupules à aller odieusement chercher la fortune, jusque dans les naufrages et les événements sinistres de tous les genres ?

[357] Loi du 10 avril 1825, titre II : Du crime de baraterie. « Tout capitaine, maître, patron ou pilote chargé de la conduite d’un navire ou autre bâtiment de commerce, qui, volontairement et dans une intention frauduleuse, le fera périr par des moyens quelconques, sera puni de la peine de mort. » (Cet article a été modifié par l’article 89 du décret du 24 mars 1852.)

C’était donc en 540 de la fondation de Rome (214 av. J.-C.). Tite-Live raconte que Posthumius et Pomponius Veientanus se chargèrent des fournitures et des transports de la guerre. Ils avaient fait insérer dans leur marché, que les risques de mer seraient au préjudice de l’État. Or, ils chargèrent sur des navires hors de service, des marchandises de peu de valeur, les firent couler en haute mer, et réclamèrent le prix de navires et de marchandises d’une valeur considérable. Ils avaient eu soin d’ailleurs de préparer, au moyen de bateaux amenés dans ce but, le sauvetage des marins complices de cette fraude périlleuse.

Le Sénat n’osa pas poursuivre cet acte, sur la dénonciation qui avait été portée devant lui, pour ne pas soulever contre lui l’ordre entier des publicains, tant cet ordre était déjà puissant et redoutable. Les tribuns du peuple n’eurent pas les mêmes craintes ; ils accusèrent Posthumius devant les comices, et proposèrent contre lui une amende de deux cent mille as[358].

[358] Tite-Live, XXV, 1, 3 : « Quia patres ordinem publicanorum in tali tempore offensum nolebant. Populus severior, vindex erat fraudis. »

Les publicains se sentirent tous atteints par cette poursuite exercée contre l’un d’eux, ainsi que l’avait prévu le Sénat. Ils se portèrent en grand nombre à l’assemblée des comices et firent, par leurs violences, ajourner la décision. Les tribuns reprirent, malgré tout, leurs accusations aux comices suivants, et Posthumius fut condamné au bannissement.

Ce n’était que justice, et cependant les publicains devaient, sans tarder, prendre leur revanche.

Leur puissance, d’ailleurs, ira en croissant avec leurs richesses, et nous verrons bientôt le temps où leurs fraudes, cyniquement pratiquées, s’effectueront sans qu’ils aient jamais rien à craindre, étant désormais à l’abri de toute poursuite. C’est l’époque prochaine où l’on verra les publicains devenir à la fois juges et parties, dans les affaires de finances, qui sont les leurs.

Cependant, toute trace du patriotisme et de la vertu antique n’avait pas encore disparu. On en était à la transition entre les mœurs anciennes et la cupidité égoïste des mœurs futures.

Et en effet, deux années après l’odieux stratagème de Posthumius, en 542-212, pendant qu’un imperturbable citoyen achetait le champ où Annibal campait victorieux, après la bataille de Cannes, des publicains, suivant la même voie de confiance héroïque et vraiment romaine, faisaient des avances considérables d’argent au Trésor, sans demander aucune garantie.

Ce n’est pas chose vulgaire que ces avances ainsi proposées par des financiers de profession, à un État menacé de si près dans son existence même par un ennemi victorieux et implacable. Or, à l’honneur de la Rome et des publicains de cette époque, le fait dont nous parlons ne fut pas l’œuvre isolée d’un seul homme.

Ce furent trois sociétés de publicains qui se disputèrent la gloire de secourir la patrie en détresse. Elles offrirent à l’État de faire les fournitures dont il avait besoin, se faisant promettre simplement qu’on les payerait avec les premiers fonds qui rentreraient dans la caisse publique. « Ut cum pecunia in ærario esset ii primum solverentur[359]. » Ils imposèrent seulement deux conditions, très raisonnables d’ailleurs : L’État devait d’abord dispenser les associés du service militaire, et ensuite on devait leur garantir les risques de l’ennemi et ceux de la tempête.

[359] Tite-Live, XXIII, 49.

Peu de temps après, un fait du même genre se produisit ; nous nous reprocherions de ne pas le signaler expressément pour le porter encore à l’actif des publicains et de Rome elle-même ; car les faits de cette nature vont devenir bien rares. Voici comment Tite-Live raconte celui-ci : « Comme les censeurs, vu la détresse du trésor, ne faisaient plus les adjudications ayant pour objet l’entretien des édifices sacrés, ou la fourniture des chevaux curules, et autres choses semblables, il se présenta un grand nombre des habitués de ces adjudications, qui engagèrent les censeurs à tout faire, à donner à l’entreprise, comme s’il y avait de l’argent dans la caisse. Personne ne devait exiger de l’argent qu’après la fin de la guerre[360]. » Valère Maxime reproduit le fait en termes encore plus énergiques : « Les publicains exhortèrent les censeurs chargés des adjudications à tout donner à l’entreprise, comme si la République regorgeait d’or, disant qu’ils pourvoiraient à tout ; ils s’engageaient à ne pas réclamer un as avant l’achèvement complet de la guerre[361]. »

[360] Tite-Live, XXIV, 18 : « Cum censores ob inopiam ærarii se jam locationibus abstinerent ædium sacrarum tuendarum, curuliumque equorum præbendorum, ac similium his rerum, convenire ad eos frequentes, qui hastæ ejus generis assueverant, hortatique censores, ut omnia perinde agerent, locarent, ac si pecunia in ærariis esset. Neminem nisi bello confecto, pecuniam ab ærario petiturum esse. »

[361] Valère-Maxime, V, VI, 8 : « Publicani ultro aditos censores hortati sunt, ut omnia sic locarent, tanquam respublica pecunia abundaret, seque præstituros cuncta ; nec ullum assem, nisi bello perfecto petituros polliciti sunt. »

Voilà bien assurément le beau côté du caractère romain.

Le Trésor était épuisé ; on avait eu recours à la réserve de l’aurum vicesimarium, qui avait produit un poids de quatre mille livres d’or ; mais tout cela était insuffisant. Et c’est à ce moment que des fournisseurs, des spéculateurs, consentent à travailler sans rémunération, pour que rien ne souffre dans les services publics.

N’est-ce pas un étonnant et admirable spectacle, de la part surtout des chevaliers, des hommes de cet ordre dont un si grand nombre venait de rester sur le champ de bataille de Cannes, qu’Annibal avait envoyé à Carthage trois boisseaux pleins des anneaux qu’on avait enlevés de leurs cadavres ?

Saluons au passage ce dernier trait de désintéressement et de foi dans l’avenir de Rome. Nous ne retrouverons plus rien de semblable, dans la série des faits que nous allons signaler, pour caractériser désormais les publicains et leurs œuvres.

A partir de ce moment, en effet, nous n’aurons plus à parler d’eux, qu’à raison de leurs démêlés avec l’État ou de leurs exactions envers les particuliers. Tite-Live rapporte qu’à l’instigation des tribuns, les édiles eurent à poursuivre souvent, dans le cours du sixième siècle, les fermiers des pâturages publics. « Multos pecuarios damnarunt… Multos pecuarios populi judicium adduxerunt[362]. » Il faut que les abus et les résistances des publicains aient été très graves, pour que l’historien ait éprouvé le besoin de constater ces poursuites.

[362] Tite-Live, XXXV, 7 et 10 ; XXXIII, 42.

Déjà à cette époque, la puissance des sociétés de trafiquants commençait à se faire sentir dans la direction des affaires publiques. « Ces sociétés », dit M. Vigié avec les autres historiens de Rome, « ne furent pas étrangères à la destruction de Carthage ; elles vont pousser les Romains à une lutte avec les cités commerçantes de la Grèce, et mettre, après leur destruction, tout le commerce méditerranéen dans les mains des Romains[363]. »

[363] Vigié, Des douanes dans l’Empire romain, p. 18. Mommsen, Hist. rom., t. IV, p. 353 et 354 ; t. VI, p. 25 et suiv.

Après avoir étudié l’état des grandes fortunes de Rome, Mommsen ajoute : « Peut-on s’étonner, maintenant, si les capitalistes s’imposent à la politique extérieure ; si par rivalité de marchands ils ont détruit Carthage et Corinthe, comme autrefois les Étrusques ont détruit Alalie, et les Syracusains Cœré ; si malgré la résistance du Sénat, ils ont maintenu Narbonne[364]. »

[364] Mommsen, eod., t. VI, p. 26.

Nous avons vu les negotiatores précéder les grandes armées en Asie, en Afrique, en Gaule ; lorsque César se prépare à franchir les Alpes, il se préoccupe encore du commerce avec l’Italie, des obstacles naturels et de ceux qui proviennent des douanes à la frontière. « Causa mittendi fuit, dit-il, quod iter per Alpes, quo magno cum portoriis mercatores ire consuerant, patefieri volebat[365]. »

[365] César, Comm., 3, 1.

L’exécution des entreprises de travaux des publicains fut, souvent aussi, l’objet des préoccupations de l’État.

Ce sont d’abord les grandes agglomérations d’esclaves que l’État leur reproche. Le temps des guerres serviles se fait déjà pressentir, et les esclaves deviennent un danger public, lorsqu’on les réunit en grand nombre dans les ateliers ou les chantiers des publicains.

C’est ainsi qu’en 612-142, une compagnie de publicains afferma une forêt dans le Brutium, pour en extraire la poix brutienne très renommée à cette époque. Les esclaves qu’ils employaient se livrèrent à des violences et à des crimes dont les publicains eurent à répondre, et qui furent si graves que Strabon et Cicéron les ont rappelés, à la distance de plus d’un siècle[366].

[366] Strabon, VI, 1 ; Cic., Brutus, 22. Voy. Belot, loc. cit., p. 185.

De même encore, peu de temps après, à la suite de ces redoutables soulèvements serviles qui grondaient sur tous les points de l’Italie, on dut prendre des mesures à l’égard d’autres adjudicataires de grands travaux.

Les lavages d’or de Victumulæ se faisaient depuis 611-143 pour le compte de l’État. On fit, à leur occasion, des règlements, en vertu desquels on enjoignit aux entrepreneurs de n’avoir jamais plus de 5,000 travailleurs réunis sur le même point. Plus tard, un sénatus-consulte arrêta complètement cette exploitation, qui devenait un foyer de révolte.

Mais les publicains eux-mêmes s’étaient déjà rendus coupables des plus graves excès.

En 587-167, le Sénat vota l’abandon des mines de la Macédoine, parce que, dit Tite-Live : « Là où il y a un publicain, le droit public n’est qu’un vain mot, ou bien la liberté des alliés n’existe plus ». « Ubi publicanus est, ibi aut jus publicum vanum, aut libertatem sociis nullam esse[367]. » Nous verrons que les Romains ne se montrèrent pas toujours aussi soucieux de la légalité, ni de la liberté de leurs socii, les provinciaux.

[367] Tite-Live, XLV, 18.

Bientôt, Rome ne fut pas plus maîtresse des excès de ses publicains qu’elle ne le fut des rapines de ses proconsuls ou de ses généraux. Le pouvoir et la richesse allaient devenir des proies que devaient se disputer, dans un désordre toujours croissant, l’ordre sénatorial, les chevaliers et la plèbe, d’une part, et, d’autre part, les hommes politiques de Rome, et les généraux revenant de province à la tête de leurs armées victorieuses.

Nous laisserons les orateurs populaires et les soldats se disputer les faveurs et le pouvoir de l’État, dans les camps ou sur la place publique ; mais si nous suivons les événements de la politique quotidienne et normale à Rome, nous y retrouverons les publicains triomphants d’ordinaire, quoique vaincus parfois, dans cette lutte des trois ordres, qui s’est attachée comme une plaie mortelle aux flancs de l’État républicain.

Vainement quelques cœurs élevés, quelques graves personnages à l’âme encore romaine, s’efforceront de rétablir l’équilibre et la paix. C’est devenu une tentative irréalisable entre ces hommes de castes de tout temps séparées, où les traditions de rivalités haineuses se sont conservées mieux que les vertus civiles.

Tous les citoyens des ordres supérieurs sont enivrés par les faveurs inattendues de la fortune et de la gloire ; presque tous vont à la guerre, et ils rentrent dans Rome, excités à la lutte par leurs habitudes belliqueuses. Ils apportent, dans les relations de la paix, l’ambition violente et l’énergie indomptable qui faisait leur force contre les ennemis du dehors.

Le père des Gracques, Sempronius Gracchus, « combattit avec mesure et équité les Scipions et les grands ; d’une main, il réprimait les publicains, et, de l’autre, il refoulait les affranchis dans une seule tribu[368]. » Vains et derniers efforts d’une politique d’apaisement et d’équilibre ! Désormais, ce sera presque toujours le caprice du parti au pouvoir, ou la violence des factions, qui gouverneront, sous les dehors de la légalité.

[368] Duruy, Hist. des Romains, t. II.

En 574-180, Caton avait donné à ferme, en qualité de censeur, à des prix élevés, la perception des impôts, et, avec des rabais très raisonnables, l’exécution de grands travaux publics. Il avait fait là son devoir de magistrat intègre et soucieux des finances de l’État. Mais voici que la faction de Flamininus ne veut pas qu’il en soit ainsi ; elle intrigue au Sénat, et obtient, par la pression la plus éhontée, une délibération qui casse les adjudications et en ordonne de nouvelles plus favorables aux publicains. Certains tribuns, plus ardents que les autres, rapporte Plutarque[369], voulaient même que l’on citât Caton devant le peuple, pour avoir, sans doute, trop bien veillé aux intérêts du trésor public.

[369] Plut., Caton, 17. Voy. Duruy, loc. cit., p. 352. Tite-Live, XXXIX, 44.

Peu de temps après, les censeurs Claudius Pulcher et Sempronius Gracchus, voulant renouveler une mesure antérieurement prise par Caton, avaient interdit à ceux qui, sous la censure précédente, avaient pris part aux adjudications, de se présenter actuellement comme socii, et même comme affines conductionis. Cela provoqua une véritable émeute, et les publicains se transportèrent auprès du tribun, qui consentit à proposer une loi annulant les nouvelles adjudications, et autorisant tous les citoyens indistinctement à se présenter aux enchères, qu’on dut recommencer. Les censeurs furent mis en jugement. Les publicains s’habituaient à faire la loi[370].

[370] Tite-Live, XLIII, 16.

Les mœurs s’altèrent, la plèbe se réveille et s’agite, car nous touchons aux premières années du septième siècle de Rome. Les grandes lois agraires vont inaugurer le mouvement démocratique qui se personnifie sous le nom des Gracques.

Les publicains étaient la bourgeoisie riche ; ils eurent à souffrir des lois agraires d’abord, autant que le patriciat. Aussi vit-on les deux ordres se prêter un mutuel concours pour frauder, notamment la loi agraire de Licinius Stolon, qui défendait à tout citoyen de posséder plus de 500 jugères (126 hectares) de terres publiques, et d’y nourrir plus de 100 têtes de gros bétail et 500 têtes de petit[371]. Les nobles (nobiles), en rendant la justice, et en réglant, au Sénat, les comptes de l’État, se montrent indulgents pour les adjudicataires des pâturages, et acceptent sans contrôle leurs déclarations, pour que ceux-ci les laissent, à leur tour, mener leurs immenses troupeaux paître gratuitement sur les terres publiques. La prépondérance des publicains s’établit donc de plus en plus solidement dans toutes les affaires qui les intéressent. En combattant ouvertement avec les uns, en pactisant habilement avec les autres, ils arrivent à leur but.

[371] Velleius Paterculus, II, 6 ; Cicéron, De lege agraria, II, 5 ; Appien, G. civ., I, 8. Voy. Belot, Hist. des chev. ; Tite-Live, liv. XXXIX.

§ 2. — Les Gracques. — Loi agraire. — Loi frumentaire. — Loi judiciaire ; ses effets par rapport à la puissance des publicains et des spéculateurs (621-133, 643-111).

La révolution politique et financière des Gracques, commencée en vue de donner l’aisance à la plèbe, et d’opposer aux excès d’une aristocratie hautaine et immodérée, une classe moyenne sage et forte, eut des conséquences tout opposées sur les destinées de Rome.

Les Gracques s’étaient assigné une mission élevée et patriotique, ils avaient apporté au service de leur cause, des cœurs généreux, des âmes fortes et vraiment romaines, de rares qualités d’intelligence et de courage. C’est ce qui a rendu leur nom illustre dans l’histoire, et, à cet égard, la fière patricienne qui leur avait donné le jour, et qui leur fit entendre souvent les avertissements d’une âme supérieure, a pu légitimement se faire appeler avec orgueil, la mère des Gracques.

Mais ils n’avaient pas prévu, sans doute, les redoutables conséquences de leurs innovations aventureuses ; et lorsqu’ils les aperçurent, il était trop tard pour s’en rendre maître, soit à cause de la force du courant irrésistible qu’ils avaient créé, soit parce qu’ils se laissèrent entraîner eux-mêmes, par les passions d’une lutte profondément animée, et qui ne tarda pas à devenir violente.

Presque sur tous les points de leur vaste entreprise, ils manquèrent leur but, ou le dépassèrent. Par la loi agraire, ils redoublèrent les éléments de discorde et jetèrent le trouble dans le monde romain ; ils inaugurèrent, par la loi frumentaire, la plus détestable et la plus fatale des institutions, la plus opposée à l’objet de leur loi agraire ; enfin, ils assurèrent le triomphe des publicains, de l’aristocratie d’argent, et garantirent pour longtemps l’impunité à leurs plus affreuses exactions, par l’effet de leur loi judiciaire, toujours combattue et toujours persistante, par ses effets, jusqu’à Sylla.

Nous ne dirons que quelques mots des lois agraires et frumentaires, nous insisterons, au contraire, beaucoup plus sur les lois judiciaires, qui constituent un des points les plus importants de l’histoire des publicains et même de l’histoire politique et financière de Rome.

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