← Retour

Hier et demain : $b pensées brèves

16px
100%

CHAPITRE IV
Le rôle de la fécondité.

Du microbe jusqu’à l’homme, la fécondité fut toujours une cause, sinon de supériorité, au moins de prospérité. A l’époque des invasions germaniques qui détruisirent la civilisation romaine, l’inlassable fécondité des envahisseurs constitua leur principale condition de succès. Tués par milliers ils renaissaient toujours.


Tout peuple qui se développe avec excès devient fatalement envahisseur et destructeur des peuples dont la fécondité est moindre.


Un pays est redoutable pour ses voisins quand son sol ne lui procure plus une nourriture suffisante. La faim fut l’origine des grandes invasions qui bouleversèrent jadis l’Europe.


Si les hordes germaniques n’avaient pas autrefois pullulé sur un sol incapable de les nourrir, le monde n’eût connu ni la destruction de la civilisation romaine, ni les mille ans du moyen âge, ni la guerre actuelle.


Il est dangereux de ne prospérer que lentement auprès d’un peuple grandissant très vite. La guerre a prouvé l’importance de cette vérité.


La paix ne devra pas faire oublier les paroles suivantes prononcées au Reichstag : « Tous les idéals humanitaires sont pour toujours ensevelis. Nous voulons ce dont nous avons besoin, et surtout de la terre pour nourrir de plus grandes masses d’hommes. »


Les Allemands qui avant la guerre voyaient, sous l’influence de causes identiques à celles agissant en France, leur natalité commencer à décroître, n’en cherchaient pas le remède dans des procédés fiscaux, mais considéraient « qu’une politique de repopulation est avant tout une politique de colonisation des campagnes ».


La rivalité dans la fécondité est devenue pour certains économistes l’idéal à proposer aux peuples. Toute l’histoire des êtres, de l’insecte jusqu’à l’homme, et celle des invasions germaniques de l’antiquité à nos jours, démontrent que la surpopulation fut toujours une cause de guerres d’extermination et de conquêtes.


Darwin a insisté sur cette loi générale ne souffrant pas, dit-il, d’exception : les êtres se reproduisent dans une telle proportion que les descendants d’un seul couple d’animaux quelconques envahiraient rapidement le monde s’ils n’étaient pas régulièrement détruits en partie à chaque génération. Les êtres humains subissant cette loi sont obligés quand ils se multiplient trop ou de se détruire réciproquement, ou d’envahir les pays voisins.


La qualité de la population représente un facteur de progrès fort supérieur à sa quantité. S’il en était autrement les pays du monde les plus peuplés, tels que la Russie et la Chine, au lieu de rester demi-barbares, seraient à la tête de la civilisation.


Dans les civilisations de type industriel le succès appartient forcément aux peuples non les plus nombreux, mais les plus travailleurs, les plus disciplinés, les plus capables d’efforts collectifs, s’ils possèdent en même temps assez de fer et de houille.


Un grand pays sans charbon n’a pas intérêt à voir sa population s’accroître. L’Italie, dépourvue de houille, n’a pu devenir industrielle et semble destinée à rester pauvre.

Chargement de la publicité...