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Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 1/2

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CONTRAINTES JUDICIAIRES.

On trouve les Huissiers Audianciers et autres de toutes les Cours et Jurisdictions, au lieu et à l’heure de chaque Audiance, pour l’execution des Arrests, Sentences, Décrets et Ordonnances des Magistrats et Juges ordinaires, pour raison de quoy on aura recours à l’article de la scéance des Tribunaux.

Les Huissiers du Grand Conseil ont un Bureau au pied du grand degré.

Les Barrières des Huissiers et Sergens du Chatelet, sont au marché neuf, au petit marché Saint Germain[1], à l’aile du pont Marie, à la pointe Saint Eustache, au coin Saint Jacques de l’Hôpital, au cimetiere Saint Jean, à la pointe Saint Honoré[2], devant l’Abbaye Saint Martin, à la place Maubert, ruë du petit Pont, ruë des Ecrivains.

[1] Il étoit tout près de l’enclos de la foire Saint-Germain.

[2] C’est-à-dire au carrefour de la rue Croix-des-Petits-Champs, de la rue de Grenelle et de la rue du Coq, aujourd’hui rue de Marengo. Le poste ou barrière des huissiers et sergents du Châtelet lui avoit fait donner le nom de « Barrière des Sergents », qu’il garda longtemps après que le poste eût été supprimé. L’enseigne des « Deux Sergents », qui ne vient que de disparoître, le rappeloit encore, mais avec une singulière variante : Au lieu de deux recors, on y voyoit deux sergents de l’ancienne garde impériale ! — On trouve au t. 58, p. 179 de la Collection Delamarre, à la Biblioth. Nat., de curieux renseignements sur les Barrières des Sergents, depuis 1551 jusqu’à 1698.

Le Bureau des Huissiers à cheval[3] est sur le quay de la Mégisserie où l’on peut recouvrer leur liste, et où l’on peut apprendre le temps de leur départ pour chaque Province et Département.

[3] Comme les huissiers au Parlement, dits « huissiers à la chaîne », ils pouvoient instrumenter dans tout le royaume, et pour cela ils le prenoient de très-haut avec les autres, les simples huissiers à verge, car, dit le Marquis du Joueur de Regnard :

Car huissier à cheval, c’est presque chevalier.

Un seul jour dans l’année, le lendemain de la Trinité, tous, huissiers à verge, huissiers priseurs, huissiers à cheval, se confondoient dans une même cavalcade, pour aller faire visite au prévôt de Paris, au premier président, au lieutenant civil, etc. Mercier s’en est moqué dans son Tableau de Paris, et Lemierre encore mieux au chant VIe de son poëme des Fastes :

Voyez-vous s’avancer, couverts de noirs manteaux,
Ces roides écuyers juchés sur leurs chevaux,
Cavalcade peu faite aux marches régulières,
Qui vient parodier nos brigades guerrières,
Et tenant mal les rangs, plus mal les étriers,
Saisit au moindre choc le crin de ses coursiers.

Les Six vingt Huissiers seuls reservez d’entre les Huissiers à Verge par Edit du mois de Février 1691, pour la fonction de Priseurs et Vendeurs de biens meubles en la Ville, Fauxbourgs et Banlieu de Paris, ont leur bureau dans la Cour du Grand Chatelet, et sont compris dans la liste suivante :

Pierre Blanchans, ruë Saint Denis proche Saint Leu.

Jacques Taconnet, rue de l’Arbre-secq.

Antoine Bruneau, ruë Saint Denis devant le Sepulchre.

Alexandre Vaubelin, ruë de la Boucherie.

Gilles la Hogue, rue Saint Martin.

Jean Divry, ruë de Bièvre.

Claude de Cay, place Maubert.

Thomas Beccasse, rue des Noyers.

Pierre le Gagneur, rue du Temple.

Louis Malbeste[4], ruë du Plâtre proche la ruë des Noyers.

[4] Nous retrouvons ce nom grotesque porté du temps de Beaumarchais, par un avocat, qui sans doute descendoit de l’huissier nommé ici. On sait quel parti l’auteur de Figaro en tira pour un des effets les plus comiques de ses Mémoires contre Goezmann : « Il n’est rien, avons-nous dit dans la Notice, mise en tête de l’édition de ses Œuvres (1876, gr. in-8, p. XXI), il n’est rien qui ne lui soit bon pour mettre les rieurs de son côté. Marin s’est-il moqué du nom du pauvre avocat Me Malbête, le seul que Beaumarchais ait trouvé pour signer son Mémoire, comme l’exige la loi ; il lui retourne de la plus plaisante façon le nom dont il se moque : « le Gazetier de France, dit-il, se plaint de la fausseté des calomnies répandues dans un libelle signé Beaumarchais-Malbête, et il entreprend de se justifier par un petit manifeste signé Marin, qui n’est pas Malbête. »

Nicolas Fontaine, ruë Neuve Saint Mederic.

Jean Brunet, rue de la Tonnelerie.

Simon Monet, ruë Galande.

Pierre Vaillant, rue Saint Denis proche les Saints Innocens.

Guillaume Fournier, porte Saint Jacques.

Pierre Bertelot, rue des Boucheries, fauxbourg S. Germain.

Simon Mozac, Fieffé[5], rue vieille Monnoye.

[5] On appeloit huissier fieffé celui qui avoit son office à charge de redevance, ce qui le rendoit héréditaire.

Laurent de la Place, ruë Saint Antoine.

François le Tourneur, rue de Bretagne.

Michel Faguet, ruë Saint Pierre aux Bœufs.

Alexandre Arnoult, ruë Parcheminerie.

Antoine le Moine, rue Saint Martin.

Charles Pinard, rue de la Huchette.

Pierre Hargenvilliers, rue Galande.

Pierre de Noleson, ruë Saint Antoine, devant la ruë des Barres.

François Clozier, rue Tixeranderie.

Brice Fleury, Fieffé, ruë du Crucifix Saint Jacques.

Antoine Marais, rue S. Antoine.

Nicolas Gaspard Boucault, cloître Saint Martin.

Jacques le Roy, ruë Tixeranderie.

Philippes Menard, ruë des Lombars.

Nicolas Gasté, rue Saint Antoine prés les Jésuites.

Bonaventure Guilliot, rue Saint Martin devant la rue aux Ours.

Jean Manet, rue des vieilles Audriettes.

Benjamin le Maistre, rue Aubri-boucher.

Jacques Giroux, rue Darnetal.

Laurent Mazier, rue Montmartre.

Henry Charpentier, rue Aubri-boucher.

Jacques Duval, à la Ville-neuve.

Guillaume Dupré, ruë de Bery, au Marais.

Nicolas Bauldry, rue des Barres.

Maurice Poteron, rue Crucifix Saint Jacques.

Michel Lyon, ruë vieille Monnoye.

Jean Caron, rue des Barres.

Pierre Langlois, ruë Saint Louis dans Lisle.

Philippes Veron, rue du Four Saint Honoré.

Pierre Desvaux, rue aux Ours.

Pierre Pinchon, rue Saint Jacques à l’entrée.

Louis Jacquemarc, rue Quinquempoix.

Pierre de Bréquigny, ruë Thibaut Thodé.

Jean Loyseau, rue des Boucheries Saint Germain.

Gilles Fournier, rue Saint Germain, attenant la Gabelle.

Nicolas Taconnet, rue de l’Arbre Secq.

Pierre Menne, rue de la Vannerie.

Jean Guesdon, place Maubert.

Antoine Dainnal, rue de la Savonnerie.

Charles Jacob, rue des Petits Champs.

Nicolas Deon, Fieffé, rue Tixeranderie.

Mathieu Pelouard, derriere le Palais Royal.

Jean Prevost, ruë Galande.

Jean Arnoult, ruë Saint Louis, prés Saint Roch.

Jean Mouillefert, ruë S. Denis.

Louis Raoult, ruë des Barres.

Louis Colas, vieille ruë du Temple.

Gabriel Nicolas Beauval, devant S. André des Arts.

Charles Baignard, rue S. Antoine, prés la Barrière.

François Traffons, ruë Bourtibourg.

Pierre Chambon, Fieffé, ruë Pierre au Lard.

Jean Dudoigt, rue des Tournelles, prés la porte S. Antoine.

Michel Roger, cloître S. Opportune.

Thomas Mandoüyt, porte S. Michel.

Jean du Brecq, ruë de la Calande, prés le Palais.

Glaude de la Haye, rue Ste Marguerite, devant l’Abbaye S. Germain.

Jacques Gohier, ruë de la Tixeranderie.

Pierre Tauxier, ruë de la petite Truanderie.

Yves de Boucquainville, rue S. Antoine, près l’Hôtel de Sully.

Hubert le Moyne, rue S. Honoré.

Dominique Theventin, ruë S. Antoine, devant la ruë Geoffroy Lasnier.

Noel Thibault, ruë de la Verrerie.

Jacques Martin, rue Quinquempoix.

François du Rot, rue des Lombards.

Pierre Morin, ruë Bourtibourg.

Joseph Alexis le Doyen, rue Tixeranderie.

Estienne Trilliau, rue Beaubourg.

Nicolas Cabaille, rue Madame.

Nicolas Remy, rue S. Denis.

Jean Henneguy, rue de la Calandre.

Estienne Arondeau, Fieffé, rue S. Jacques.

Jean Huvellier, rue Dauphine.

Sébastien Huré, rue des Arcis.

Gilles de Bauve, rue S. Honoré.

Pierre René Patin, rue S. Martin.

Jean Sebert, devant le Fort l’Evesque.

Pierre Paillet, rue S. Honoré.

Jean Maisondieu, rue des Noyers.

Pierre Massé, Fieffé, rue des Boucheries Saint Germain.

Gilbert Mouillard, ruë de la vieille Orangerie.

Jean Edme Ravillonnet, rue S. Antoine.

Jacques Robert de Cercellier, rue du Roi de Sicile.

Jacques Barbarin, rue Coustellerie.

Claude Dépoigny, rue Saint Martin.

Jean Coucet, rue des Mauvaises Parolles.

Leonard de Champagne, rue de la Bouclerie.

Joseph François le Normand, Pont Notre Dame.

Noel Avenet, ruë aux Maires.

Jacques Rioult, Marché aux Poirés.

Nicolas Henrion, ruë Michel le Comte.

Jean Simon Mozac, rue des Lombards.

Charles Coignet, rue de la Licorne.

Charles Flattier, ruë S. Antoine, prés la ruë Percée.

Charles Cappé, ruë S. Louis Isle Notre Dame.

Pierre le Gros, place de Grève.

Jean Baptiste Destrehan, ruë S. Antoine.

Nicolas Duval, devant S. Pierre aux Bœufs.

Pierre Brisset, rue du Mouton.

Claude Ronjault, nommé par Sa Majesté, au lieu d’Estienne Marlet.

Les particuliers pourroient se pourvoir en tout temps à l’ordinaire contre ceux d’entre les Huissiers à cheval et à verge du Châtelet qui auroient malversé ; mais on peut plus sommairement et sans frais en porter plainte à M. le Lieutenant Civil, qui tient scéance à cet effet le surlendemain de la Trinité depuis huit heures du matin jusqu’à midy, et qui les fait appeller l’un après l’autre selon l’ordre de leur reception, pour repondre aux plaintes qui sont faites contre eux, et sur lesquelles mondit Sieur le Lieutenant Civil fait droit sur le champ, sans que l’Officier puisse se dispenser de satisfaire à sa condamnation ; premierement parce qu’il est obligé sous paine d’amande, de repondre à l’appel de l’Huissier. Secondement, parce qu’il est mis en arrêt jusqu’à ce qu’il ait satisfait. On peut encore dans le courant de l’année rendre plaintes des malversations des Huissiers à cheval et à verge aux Officiers de leur Communauté, qui s’assemblent tous les Dimanches matin, dans le Cloître Ste Croix de la Bretonnerie.

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