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Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 1/2

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MARCHANDISES DE BEURRE
ŒUFS, FROMAGES ET LEGUMES.

Le Bureau des Marchands Fruitiers, Orangers, Fromagers, Beurriers, etc., est à présent au Cloître saint Jacques de l’Hôpital[1].

[1] Rue Saint-Denis, au coin de la rue Mauconseil.

Les Jurez en Charge de cette Communauté[2], sont les Sieurs Ravenel l’ainé[3], ruë des Precheurs ; Marié, place Maubert ; Cheron et Ravenel le jeune, sous les piliers des Potiers d’étain.

[2] Ils n’étoient institués que depuis quelques mois. La déclaration royale qui les constituoit, en les réunissant à la communauté des fruitiers, orangers, beurriers, fromagers-coquettiers, est du 19 juin 1691.

[3] Il est appelé Pierre Ravenel dans un arrêt du 9 juin 1694, confirmant la sentence du lieutenant de police, en faveur des marchands fruitiers, etc. « A l’encontre des nommez Val, sa femme, et autres soy-disant facteurs des marchands forains de beurre, œufs et fromages. »

Ceux d’entre les Maîtres de cette Communauté qui font commerce en gros, de Beurre frais et salé, Œufs et Fromage, sont lesdits Sieurs Chéron et Ravenel[4] ; et encore les Sieurs Baron, rue de la Poissonnerie ; le Clerc l’ainé[5], rue de la Cossonnerie ; Maloüvrier, Roger[6], le Clere le jeune[7], Hüe, Guilbert, Samson ainé et Samson cadet sous les mêmes piliers, Bacquet ainé, Bacquet cadet, et Guilloü[8], rue des Precheurs.

[4] Sébastien Ravenel, d’après le même arrêt.

[5] Jean Leclerc.

[6] Nicolas Roger.

[7] Julien Leclerc.

[8] Jean-Baptiste Guillou.

Autant en font Mesdames Prignet, Bonvallet Alexandre et Prevost, rue des Precheurs.

Les Sieurs Bazin frères, rue Mondetour, qui font aussi commerce d’œufs[9], tiennent d’ailleurs grand magasin de Fromage de Brie, de Beauvais, de Marolle, de Pont l’Evêque et autres.

[9] Ils se vendoient surtout au détail, ainsi que les fromages et le beurre, « aux environs du Pilori. » Edit. 1691, p. 27.

Autant en font les Sieurs du Tarre sous les mêmes Piliers, et Godeau[10] rue des Precheurs.

[10] Jacques Godeau.

Sous les mêmes piliers jusqu’à neuf heures du matin, on trouve des païsans qui vendent en petits pains le beurre de Vanvre[11].

[11] Il étoit déjà très-célèbre, et le Roi en avoit son fournisseur particulier, Blaise Giu, « le seul, disoient les lettres du 16 mars 1668, par lesquelles lui étoit constituée sa charge de beurrier royal de Vanvres, le seul qui ait trouvé la perfection de faire du beurre de Vanvres, dans la bonté et excellence qu’il peut être. » Jal, Dictionn. critique, p. 214.

Le Beurre en pots et en tinettes d’Isigny et autres lieux, est encore commercé par les Epiciers de la rue de la Cossonnerie.

On peut recouvrer du Beurre de Bretagne de la Prevalaye[12] par l’entremise du Messager ordinaire.

[12] Les beurres d’Isigny et de la Prévalaye sont, on le sait, toujours célèbres.

Il en vient d’Isigny aussi de très excellent en petits pots, en hiver seulement, qui est commercé principalement par lesdits Sieurs Ravenel, Baron, Güilloü et la veuve Prunier.

Les Facteurs des marchandises cy-dessus qui vendent pour les Marchands forains[13], sont les Sieurs Val, Barthelemy, Ravenel et la Ramée, quay des Augustins, et encore lesdits Sieurs Baron, Ravenel le jeune, et Samson l’ainé cy devant nommez.

[13] Ce sont ces facteurs qui eurent, en 1694, un procès qu’ils perdirent, ainsi qu’on l’a vu plus haut, avec la communauté des fruitiers. Val et Baron, dont les noms suivent, y avoient surtout été engagés.

Les Facteurs pour la vente du Beurre de Normandie[14], sont les Sieurs Aüfroy, Hüe et Clicot, rue Betizy ; Levé, rue Tirechappe, et Prévost, rue de la Monnoye.

[14] Dans l’arrêt rendu pour le procès, dont nous venons de parler, sont nommés plusieurs « marchands de volaille, beurre et autres marchandises de la province de Normandie », qui avoient pris partie pour les facteurs. Ce sont : Nicolas Duchemin, de Thorigny ; François Laurent, de Saint-Lô ; Michel Danton, marchand à Caen ; Jacques Manninot, Jacques Savart, Michel Laurent, de Falaise ; Nicolas Lemoine, Elie Poret, Antoine Guérin, Thomas Mane, Pierre Ponnier, Jean Benoist, Jean Martin, Henry Chertier, Geoffroy Germain, Pierre Du Moutier, Christophle Roussel, Marie Le Doux, etc.

Les Legumes se vendent en gros les matins jusqu’à huit heures dans la rue de la Lingerie, et en détail dans tous les marchez[15].

[15] « Les marchandises de bouche se trouvent en gros et de première main, de grand matin, aux Halles, où chaque genre de denrées a son département. — Passé huit heures dans les marchez et aux Halles mesmes, on n’a presque plus rien que de la seconde main. — Les herbages se vendent rue de la Lingerie et au coin Saint-Paul, où quelques jardiniers du faubourg Saint-Antoine s’arrêtent le matin, ainsi qu’au cimetière Saint-Jean, pour ne pas aller jusqu’aux Halles. » Edit. 1691, p. 27.

A la decente du Pont Marie qui va au port saint Paul, il arrive bien souvent des Fromages de Brie qu’on vend en gros[16].

[16] Il n’y a pas, surtout dans cette seconde édition, assez de détails sur les petits marchés de Paris. Liger, dans le Voyageur fidèle, p. 343-354, est plus complet. Il mentionne la place ou petit marché au marais du Temple — aujourd’hui marché des Enfants-Rouges, — « où l’on vend, dit-il, du beurre, des œufs, etc. » ; le petit marché Saint-Jacques, près de la porte du même nom, où se fait le même débit, mais le mercredi et le samedi seulement ; le petit marché de la Croix-Rouge, pour le lait, le fromage, le beurre, les légumes, et enfin — ce qui nous fournit une étymologie parisienne longtemps cherchée, — « la place appelée la Pierre au Lait, proche, dit-il, de l’église de Saint-Jacques-la-Boucherie. C’est un petit marché fort étroit, ajoute-t-il, où il va beaucoup de laitières. On y trouve aussi des œufs frais, du beurre et autres denrées de cette sorte. »

Pour les Fromages de Rocfort, voyez l’article suivant.

Les Fromages de Lorraine arrivent au Chariot d’or devant l’Abbaye saint Antoine, et en quelques autres hotelleries du même quartier.

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