Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, tome 1/2
AVIS
SUR LES ADRESSES CASUELLES.
Dans le courant de l’année précédente, bien des gens ont donné des mémoires que l’Auteur a reservez, et qu’il ne publira que dans un cahier volant, par cette raison qu’ils ne contiennent que des commoditez qui n’ont rien de permanent, c’est à dire qui sont aujourd’hui existantes, et qui ne le seront peut-être pas le mois qui vient, ce qui ne conviendroit pas dans un Recueil, qui doit servir une année entière, et dans lequel même il ne se doit presque faire aucun changement que par rapport aux simples mutations.
Ce cahier volant sera renouvellé tous les mois, et aura pour titre les Adresses casuelles de la Ville de Paris[79] ; on y trouvera, par exemple, le dessein des Auteurs qui auroient besoin de mémoires, l’arrivée et le départ des Marchands forains, l’ouverture des ventes de meubles publiques et judiciaires qui mériteront d’être sçues, l’adjudication d’héritages licitez et décretez, les Bureaux pour la levée des charges de nouvelles créations, les Fermes à bailler et les biens à vendre, l’état des Marchandises dont les Courtiers-Commissionnaires se trouveroient chargez ; la qualité des Equipages, Meubles et Bijoux dont les particuliers voudront se défaire par vente ou par échange, les bois qui seront à couper, les Emplois qui seront vacans, les ouvrages et fournitures qui seront à faire au rabais, les fonds qui seront à placer, les emplois qu’on proposera d’en faire, et généralement les adresses de toutes commoditez dont la fin paroitra prochaine.
[79] C’étoit un essai de petites affiches mensuelles dont nous n’avons rien retrouvé. Peut-être Blégny n’y donna-t-il pas suite. Renaudot en avoit tenté du même genre, mais trimestrielles, sous Louis XIII. On en trouve le plan dans sa rarissime brochure : Inventaire des adresses du bureau de rencontre, 1630, gr. in-4o. Le roi lui avoit, à cet effet, accordé un privilége le 8 juin 1629. On ignoroit si l’exécution avoit suivi le projet, lorsque nous fûmes assez heureux pour découvrir à la Bibliothèque Nationale un numéro de ces premières petites affiches, portant la date du 1er septembre 1633 et l’indication que c’étoit la 15e feuille de cette publication. Or, comme elle avoit dû commencer à la fin de 1629, il y avoit juste quinze trimestres qu’elle existoit en septembre 1633. Nous avons publié, avec des notes, dans le tome IX de nos Variétés, p. 51 et suiv., cette 15e feuille, la seule que l’on connoisse encore.