Islam saharien : $b chez ceux qui guettent (journal d'un témoin)
IX
18 septembre.
J’attends depuis près d’une semaine. Mon essieu de chariot gît toujours aux ateliers de la huitième cour, où l’on devait (Si-Kaddour me l’avait juré par sa tête et par ses yeux !) le réparer sans nul délai.
Ici, près de ma fenêtre, le fauteuil rouge incomplet dresse sa raideur monumentale. Il est affreux. Je le prends en haine. Je sens une rancune contre lui, contre mon idiot accident de fracture, contre Si-Kaddour, contre l’univers entier. Et je ne voudrais pas remplir des pages du tumulte de mes imprécations.
Aussi, je n’en écris qu’une — une seule — à l’adresse de la « huitième cour », avant de rageusement fermer ces feuilles :
— Que les « nobles » forgeurs de fer, tous tant qu’ils existent, descendants de Teubal-Kaïn, fils de Lémec fils de Methusaël, soient livrés aux septante-sept mille diables de géhenne ! ou qu’ils soient suspendus entre le ciel et la terre, par une chaîne d’airain, comme il advint aux anges Harout et Marout !