Islam saharien : $b chez ceux qui guettent (journal d'un témoin)
XXV
23 octobre.
C’est aujourd’hui, c’est tout à l’heure…
Je ne suis pas d’ordinaire une telle poule mouillée. Cette fracture, à Paris, je l’aurais tout bonnement considérée comme une fracture, c’est-à-dire une simple épreuve de patience. Mais sous ce terrible climat, le paludisme aidant, il arrive que les os brisés ne se ressoudent point, et restent inertes en présence.
Mon énergie s’est usée pendant ces deux mois d’inquiétudes et de souffrances — car j’ai souffert aussi physiquement, beaucoup. Est-ce bon ? Est-ce mauvais ? Je l’ignore. Mon vieux Si-Kaddour prétend y voir un excellent signe : le travail douloureux mais sûr menant au « raccommodage » parfait. Du reste, le taleb s’en remet à la Puissance de Là-Haut, si loin de nous si petits. Et voici le Koran ouvert, pour me relire quelque chapitre :
Dieu sépare le fruit du noyau. Il tire le brin d’herbe d’une graine desséchée. Il crée, il tue. Il fait la mort avec de la vie : et de même il fait revivre ce qui semblait mort ou endormi. Il est le Miséricordieux !
Ai-je mérité la miséricorde ?…