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L'Histoire de France racontée par les Contemporains (Tome 2/4): Extraits des Chroniques, des Mémoires et des Documents originaux, avec des sommaires et des résumés chronologiques

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GLOSSAIRE.

A.

  • Abatéis, massacre, tuerie.
  • Achoison, raison, motif.
  • Acointes, familiers, qui sont en relation.
  • Acoisié, en repos, endormi (quietus).
  • Adont, alors.
  • Aféroient (de Aférir), appartenaient, revenaient.
  • Afolé, blessé.
  • Aguait, aguet, conspiration.—Se mistrent en aguait, conspirèrent, complotèrent.
  • Ainçois, AINSOIS, mais, au contraire.
  • Ains, avant.
  • Aléguoit contre lui, tournait la loi contre lui.
  • Aler, aller, marcher, se soulever.
  • Amendement, réparation, amélioration.
  • Amoit (de amer), aimait.
  • Anemi, pour ennemi.
  • Apeticier, apetisser, diminuer.
  • Appers, apparents, évidents (apertus).
  • Appert (Tout en), tout haut, tout ouvertement.
  • Appertement, ouvertement.
  • Archière, meurtrière, créneau.
  • Ardirent (de ardre, brûler), brûlèrent (ardere).
  • Are, aride.
  • Aroient, auraient.
  • Arrouter (S'), se mettre en marche, se mettre en route.
  • Ars (de ardre), brûlé.
  • Assembler à quelqu'un, engager le combat avec quelqu'un.
  • Asséner à, confisquer, saisir.—Asséner à son fié comme à la seue chose; confisquer son fief comme chose sienne (au roi).
  • Asseoir, assiéger.
  • Assis, ASSISE, assiégé, assiégée.
  • Assist, assiégea.
  • Assouagier, soulager, guérir, se calmer.
  • Atourner, préparer, disposer.
  • Atout, avec.
  • Autelle, telle, pareille.
  • Avironner, entourer, environner.

B.

  • Babiloine, Babylone (Le Caire).
  • Barat, trahison.
  • Béguines, espèce de religieuses.
  • Beneuré, heureux.
  • Benoist, saint, béni.
  • Bouter, mettre.
  • Brehaigne, impuissant pour reproduire.
  • Butin (p. 411), lisez Hutin.

C.

  • Celle, cette.
  • Chaienne, chaîne.
  • Chaneaux, pluriel de chanel, canaux.
  • Char, chair.
  • Charière, CARRIÈRE, route, chemin où passe un char.
  • Chéy (de cheoir), tomba.
  • Chevetaine, capitaine (même racine que le mot suivant).
  • Chief, capitale (la tête, le chef, caput).
  • Colée, coup sur le col.
  • Conduit, escorte, conduite.
  • Conroy, ordre, rang.
  • Contenement, conduite.
  • Contens, contestation, dispute.
  • Contremont, en haut, en remontant.
  • Convenance, CONVENANT, convention.
  • Converser, demeurer, habiter.
  • Courtil, jardin, verger.
  • Cousts, dépenses, frais, dépens (custus).
  • Couvine, disposition.
  • Cuer, cœur.
  • Cueurt, court.
  • Cueurent, courent.
  • Cuida (de cuider, croire), il crut.
  • Cuidièrent, ils crurent.
  • Cuidoient, ils croyaient.

D.

  • Dampnés, damnés, rejetés.
  • De, cette préposition, qui marque aujourd'hui le génitif, ne s'employait pas autrefois: on disait l'hôtel Dieu, pour l'hôtel de Dieu;—les fils Blanche, pour les fils de Blanche;—le service Jésus-Christ, pour le service de Jésus-Christ;—le père saint Loys, pour le père de saint Louis;—le palais le roy, l'oncle le roy, l'ost le roy, pour le palais, l'oncle, l'armée du roi;—le service Nostre-Seigneur, pour le service de Notre-Seigneur;—le consentement la royne, pour le consentement de la reine;—le frère Pierre, le frère de Pierre, etc.
  • Déceu, déçu, trompé, séduit.
  • Déclinassent (Ne se), ne se détournassent de.
  • Deffaut, faute, défaut, vice, abus.
  • Défouler, mépriser, jeter sous les pieds, abattre.
  • Deissent (de dire), dissent.
  • Déist (de dire), dit.
  • Delès, à côté de.
  • Délit, joie.
  • Délivre (Tout à), complétement.
  • Demaine, domaine.
  • Désatrempé, malsain, désorganisé (qui non habet temperantiam suam).
  • Desceint, qui a ôté sa ceinture (decinctus).
  • Descord, DESCORT, différend, désaccord, discorde.
  • Despecier, rompre.
  • Despens, dépenses.
  • Desroy (A) en désordre, en désarroi, avec précipitation.
  • Desrompi, arracha, déchira.
  • Desrouter, quitter la route, être en
  • déroute.
  • Desserte, récompense, salaire.
  • Dessevrer, séparer.
  • Destourber, troubler, déranger, empêcher.
  • Destourbier, dérangement, trouble.
  • Destre, droite (dextra).
  • Détraction, médisance, calomnie.
  • Déust (de devoir), dût.
  • Devant, avant.
  • Devers (Par), du côté de.
  • Dient (de dire), disent.
  • Distrent (de dire), dirent.
  • Donroit (de donner), donnerait.
  • Doubtance, crainte, ce qu'on redoute.
  • Doubter, redouter, craindre.
  • Drecier, dresser.
  • Droictures, sacrements.
  • Durement, beaucoup, extrêmement.

E.

  • Emmy, Emmi, dedans, parmi.
  • Empirier, endommager, nuire.
  • Emprendre, entreprendre.
  • Empris, entrepris.
  • Emprisrent, entreprirent.
  • En, on.
  • Enchacier, ENCHASSIER, poursuivre.
  • Encontre, vers, à la rencontre.
  • Endementres, pendant que.
  • Enfantosmer, ensorceler.
  • Enferme, malade, infirme.
  • Engin, machine de guerre (ingenium).
  • Engigné, trompé.
  • Engreger, augmenter.
  • Enquesteur, inspecteur (inquisitor).
  • Ens, dedans.
  • Entendant, fit ou firent entendant, fit ou firent entendre; le participe présent est employé pour l'infinitif.
  • Entente, intention.—S'entente, son intention.
  • Entériner, approuver, mettre à exécution (atum habere). Approuver ces conventions (p. 417).
  • Entour, environ.
  • Environ, autour.
  • Errer, marcher, s'acheminer.
  • Ès, dans les.
  • Esmer, estimer, évaluer (Existimare).
  • Espéciaulment, principalement, spécialement.
  • Espie, espion.
  • Espoir, peut-être, vraisemblablement.
  • Essoigne, affaire (p. 486). Que aucune essoigne le presist, qu'une affaire l'empêchât.
  • Estable, stable, sur qui on peut compter.
  • Estour, combat.
  • Estranges, étrangers.

F.

  • Faillir, manquer.
  • Failloit, manquait.
  • Fais, faix, poids, force.
  • Feissent, fissent.
  • Féri, Féry, frappa (de férir, ferire).
  • Ferist (de férir), frappa.
  • Fermement, en sécurité (firmiter).
  • Fermer, affermir, assurer.
  • Féroit (de férir), frappait.
  • Fichier, ficher, planter.
  • Fié, FIÉS, fief, fiefs.
  • Fist-l-en, fit-on—(pour: l'on fit).
  • Forbour, faubourg.
  • Forment, beaucoup, avec vigueur.
  • Fors tant, excepté, si ce n'est.
  • Fourfirent (de fourfaire, forfaire), firent.
  • Fu, était ou fut.
  • Fuie, FUYE, fuite.
  • Fust, fût, bois.

G.

  • Gaigneurs, laboureurs.
  • Galie, GALÉE, galère.
  • Garant, protection, garantie.
  • Garnisons, provisions.
  • Gent, gens, personnes.
  • Greigneur, plus grand, plus grande.
  • Grevée, meurtrie, froissée.
  • Grever, être hostile.
  • Griève, rude, pénible.
  • Guerredon, récompense, salaire.
  • Guimple, guimpe.

H.

  • Haire, cilice en crin ou en poil de chèvre.
  • Haubert, cotte de mailles.
  • Hautement à note, à haute voix et en musique.
  • Homme, vassal, qui a fait hommage.
  • Hosteler, loger, recevoir dans sa maison, dans son hôtel.
  • Hostieulx, mesures de grains.
  • Hue, Hugues.
  • Huis, porte.
  • Hutin, bagarre, tapage.
  • Huy (hodie), aujourd'hui.

I.

  • Icel, ce, cela.
  • Ilec, ILLEC, là.
  • Indignation, dédain, mépris.
  • Ire, colère (ira).
  • Isnelement, promptement.
  • Issirent (de issir), sortirent.
  • Ississent (de issir), sortissent.

J.

  • , déjà, jamais.
  • Jut, était campé (jacebat).—Jut ès prés, était campé dans les prés.

L.

  • Labour, travail, fatigue (labor).
  • Laiens, LÉANS, là-dedans;—opposé à céans, ici.
  • Largement, volontairement.
  • Legier (De), facilement, légèrement.
  • Lesignen, Lusignan.
  • Lie, joyeux.
  • Liement, avec plaisir.
  • Lignage, Lignaige, famille, parenté.
  • Loa (de loer), conseilla.
  • Loé (de loer), conseillé.
  • Loer, conseiller (laudare).
  • Logié, campé, établi, logé.

M.

N.

  • Navie, flotte.
  • Navrer, blesser.
  • , ni. (Ne est une meilleure leçon que .)
  • Néant, point.
  • Néis, même.
  • Noient, NIENT, rien.
  • Noise, ennui, importunité, gêne.

O.

  • Occiant, tuant.—(de occire, tuer; occidere).
  • Occistrent, tuèrent.
  • Octroier, octroyer, permettre, accorder.
  • (de oïr, ouïr, entendre; audire), entendit.
  • Oïrent, entendirent.
  • Oïssent, entendissent.
  • Oncques, jamais (unquam).
  • Ordener, ordonner, prescrire.
  • Orent, eurent.
  • Ores, ORE, à présent, maintenant.
  • Ost, armée (hostis).
  • Ot, eu.—ot eu, eut eu.
  • Oultre, au delà. (p. 408) traverser la mer.
  • Ouvré, travaillé.

P.

  • Paleter, escarmoucher.
  • Paour, peur.
  • Parcréu, grand, développé.
  • Pardonne, (p. 417). Pardonne-nous ton ire et ton mautalent.Pardonner est pris ici dans un sens actif. La phrase signifie: Fais-nous grâce de ta colère et de ton mauvais vouloir.
  • Parfons, profonds.
  • Parlement, assemblée, conférence.
  • Part, partie, côté (pars).—Que l'on tournast celle part, que l'on se dirigeât de ce côté.—Que l'on alast celle part, que l'on allât de ce côté.
  • Pavillon, tente.
  • Pendant.Tout droit au pendant du tertre, sur le penchant du côteau.
  • Pener (Se), s'efforcer.
  • Perrière, pierrier, machine de guerre pour lancer des pierres.
  • Pers, les pairs.
  • Peust (de pouvoir), pût.
  • Physicien, médecin.
  • Pièce (La), le morceau, la pièce (p. 202); toute cette partie, tout ce morceau du corps tomba.
  • Pièce (Une), UNE PIÈCE DE TEMPS, quelque temps, un instant.
  • Piétaille, troupes de pied.—La terminaison aille est collective et exprime le peu de valeur des choses assemblées et le mépris que l'on a pour elles: valetaille, ferraille, canaille.
  • Pis, poitrine.
  • Piteux, pieux; plein de pitié, compatissant, miséricordieux; digne de pitié, pitoyable.
  • Plain, plaine.
  • Planté, PLENTÉ, abondance, quantité.
  • Plais, procès, assemblée où l'on juge les procès.
  • Plumé, pillé.
  • Poignéis, Poingnéis, coups, combat, empoigne.
  • Poons (de pouvoir), pouvons.
  • Porent (de pouvoir), purent.
  • Pot (de pouvoir), put (potuit).
  • Pou, peu.
  • Pourchacié, machiné, médité, (p. 207).
  • Pourchascié à son pouvoir (p. 208), ne cessa de chercher autant qu'il était en son pouvoir.
  • Povoient (de pouvoir), pouvaient.
  • Povoir, pouvoir.
  • Povre, pauvre.
  • Presist, empêchât.
  • Prins, Prinse, pris, prise.
  • Pris, réputation.
  • Prisdrent (de prendre), prirent.
  • Privéement, en particulier, secrètement.
  • Promistrent, promirent.
  • Prouesce, valeur, courage, promesse.
  • Puet, orthographe ancienne de peut; (pueple, peuple, muette, meutte).
  • Pueur (de puer), puanteur.
  • Puis, depuis.

Q.

  • Quanque, autant que (quantum).
  • Quans, combien de (quantos).
  • Quarrel, trait d'arbalète.

R.

  • Raler, retourner, s'en aller.
  • Ramemtu, participe de ramentevoir, rappeler à la mémoire.
  • Ravine, déluge, grande quantité.
  • Religions, couvents.
  • Remède, salut.
  • Remembrance, souvenir.
  • Remembrant, se souvenant.
  • Remenant, le restant, le surplus.
  • Repairié, revenu.
  • Repostément, secrètement, en cachette.
  • Requistrent (de requérir), demandèrent.
  • S'en retourner en, se retourner contre.
  • Retraire, retirer.
  • Révérence, respect (reverentia).
  • Riens, chose (res).
  • Routes, bandes.—S'enfouirent à grans routes; s'enfuirent par grandes troupes, par grandes bandes.

S.

  • S. Cette lettre fut d'abord le signe constant du singulier; à l'époque où furent rédigées les Chroniques de Saint-Denis, l's au singulier n'est plus conservé que quelquefois et commence à devenir le signe du pluriel.
  • Sacs (Frères des), religieux vêtus d'un habit grossier.
  • Saillie, attaque.
  • Saissongne, Saxe (Saxonia).
  • Sapience, sagesse.
  • Savoir mon, c'est-à-dire.
  • Scéussent (de savoir), sussent.
  • , si. (Se est une meilleure leçon que ).
  • Semondre, assigner, convoquer.
  • Semons (de semondre), assigné, convoqué.
  • Senestre, gauche.
  • S'enfance, pour: sa enfance, son enfance.
  • Séoit, était assis (sedere).
  • Sers, serfs (servus).
  • Seue, sienne (sua).
  • Siet, est placé, est situé (sedet).
  • Signer, marquer.
  • Six-vins, cent vingt (six fois vingt).
  • Sollempniex, solennels.
  • Sorent (de savoir), surent.
  • Sot (de savoir), sut.
  • Souffrete, SOUFFRETÉ, SOUFFRAITE, disette; d'où souffraiteux, malheureux.
  • Souldoier, SOUDOIER, mercenaire, soudard; homme de guerre à la solde de quelqu'un.
  • Subgiés, sujets.
  • Surie, Syrie.

T.

  • Talent, désir, volonté, résolution.
  • Tenissent (de tenir), tinssent.
  • Termine, terme, temps fixé.
  • Thiois, Tiois, Allemands, Teutons (Theotisci).
  • Tollir, enlever. Tollu (part. passé), enlevé.
  • Touaille, serviette, essuie-mains.
  • A toujours mais, à toujours.
  • Traioit (de traire), tirait.
  • Traire, tirer, lancer (trahere).
  • Traistent (Se) (de se traire, se rendre), se rendent.
  • Trait (de traire), lança.
  • Tresbuchier, TRÉBUCHER, renverser, détruire.
  • Trespasser, passer, omettre.
  • Trestous, tous, sans qu'il en manque.
  • Treu, tribut.
  • Tuit, tout, toute, tous, toutes (Totus).

V.

  • Vague, vacant (vacuus).
  • Vassal, homme de guerre (vassus).
  • Véer, défendre (vetare).
  • Vénissent (de venir), vinssent.
  • Venist (de venir), vint.
  • Venroient, VENROIT (de venir), viendraient, viendrait.
  • Venue, rencontre.
  • Véoir, voir.
  • Vesqui (de vivre), vécut.
  • Villenie, parole injurieuse.
  • Vitaille, vivres, victuaille.
  • Voir, vrai (de verus.) On prononçait veir.
  • Volenté, volonté.
  • Vouldent (de vouloir), veulent.
  • Voulsist (de vouloir), voulût.
  • Voulsissent (de vouloir), voulussent.
  • Voult, VULLT (de vouloir), veut (vult).

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NOTES:

[1] Sulpice Sévère, dialogue 1er, chap. 26.

[2] Ausone, De claris urbibus, 14; collect. Pisaur., t. V, p. 123.

[3] Claudien, épigr. De mulabus Gallicis; éd. Panckoucke, t. II, p. 418.

[4] Saint Jérôme, Comm. epist. ad Galatas, liv. II, Proem.

[5] Dans cette lettre Sidoine félicite Ecdicius de ce que, grâce à lui, l'aristocratie de l'Auvergne se débarrasse enfin de la rudesse du langage celtique. (Lib. III, epist. 3.)

[6] Fortunat, lib. VI, carm. 4; Hist. Franc. Script. t. II, p. 506.

[7] Fortunat, lib. IX, ad Chilpericum regem; même recueil, p. 520.

[8] Grég. de Tours, liv. VI, ch. 46.

[9] Hildegar, Vie de saint Fraron; in Mabillon, Acta SS. Ordinis S. Bened. sœculum II, p. 617.

De Clotaire il faut chanter, le roi des Franks,

Qui alla combattre la nation des Saxons, etc.

La rime remplace la mesure; les solécismes sont nombreux; le latin est transformé:

De Chlothario est canere, rege Francorum,

Qui ivit pugnare, in gentem Saxonum....

(L. D.)

[10] Après avoir récité les litanies, le chœur invoquait la protection du ciel en faveur du pape Adrien Ier et de l'empereur Charlemagne; à chaque invocation, le peuple qui se trouvait dans l'église, répondait: TU LO JUVA, aide-le.

[11] Et par la chanson de Roland, de Théroulde. (L. D.)

[12] Cette aversion était telle que la seule différence de langage occasionnait parfois des rixes sanglantes entre les gens de langue romane et ceux de langue tudesque. Charles le Simple, petit-fils de Charles le Chauve, s'étant rendu sur les bords du Rhin pour avoir une conférence avec Henri l'Oiseleur, des jeunes gens qui étaient à la suite des deux princes furent, selon l'habitude de ceux des deux pays, tellement choqués de s'entendre parler les uns roman, les autres tudesque, qu'ils commencèrent par s'insulter de la manière la plus violente, et finirent par fondre les uns sur les autres, l'épée à la main, si bien qu'il y en eut plusieurs de tués. (Richer, éd. de M. J. Guadet, t. I, p. 48.)

[13] La différence de langue qui existait entre les Neustriens et les Ostrasiens était tellement marquée au neuvième siècle (888), que les premiers étaient appelés Franks latins, et les seconds Franks Teutons (Chronique anonyme, dans le recueil des Histor. de France, t. VIII, p. 231).

[14] Les rois carolingiens étaient étrangers à la France, et parlaient une langue étrangère; on comprend très-bien ce que nous dit Richer, qu'on les chassa comme étrangers, en 987, quand on donna la couronne à un roi national, français, Hugues Capet. (L. D.)

[15] Loup de Ferrière, epist. XII, 844. Dans le recueil de dom Bouquet, VII, 488.

[16] Chron. monast. S. Michaelis, dans le recueil de D. Bouquet, X, 286.

[17] Le français est donc né du latin défiguré d'abord par les idiomes celtiques et plus tard pénétré d'éléments germaniques. (L. D.)

[18] L'idiome roman du nord de la France reçut le nom de langue d'oil, et l'idiome roman du midi celui de langue d'oc. On pense que la langue d'oil et la langue d'oc ont été ainsi appelées de la manière d'énoncer l'affirmation. En effet, on se servait pour cela de oil (oui) dans le nord, et de oc dans le midi.

[19]

Romans ne histoire ne plaît

Aux Françoys, se ilz ne l'ont fait.

(Aymon de Varennes, trouvère du XIIe siècle.)

[20] François Ier prescrivit l'usage exclusif du français dans les actes publics et les actes privés, par trois ordonnances successives.

[21] Langages de pays, linguæ patrienses. (L. D.)

[22] Ce serment fut prononcé quand Charles le Chauve et Louis le Germanique s'allièrent contre Lothaire, en 842.

[23] C'est la plus ancienne pièce de vers en langue d'oil que l'on connaisse. Elle est du dixième siècle.

[24] Sainte Eulalie, vierge de Barcelone, fut martyrisée à Barcelone au troisième siècle, par les ordres du gouverneur Dacien.

[25] On distingue les Eddas en: Edda poëtique et Edda prosaïque ou de Snorron. L'Edda poëtique est un recueil d'anciens chants scandinaves, rassemblés à la fin du onzième siècle, en Islande, par Sœmund Sigfusson; le recueil contient une quarantaine de poëmes, dont la Volu-Spa et le Hava-Mal sont les plus importants.—L'Edda de Snorron a été composée en Islande, au commencement du treizième siècle; c'est un traité de mythologie et de science poétique divisé en trois parties: les légendes (commentaire très précieux des anciens mythes scandinaves); le vocabulaire poétique; les règles de la prosodie scandinave.

[26] Pirate Northman pris et mis à mort par Ælla, roi de Northumberland.

[27] Asslanga était la femme de Lodbrog.

[28] Aug. Thierry, Histoire de la conquête de l'Angleterre par les Normands, t. I, p. 112, d'après Mallet, Hist. du Danemark.

[29] Sans doute la tour du Grand-Châtelet, construction romaine.

[30] La justice seigneuriale ne consistait pas dans le droit de juger. On verra qu'il s'agit d'autre chose, et qu'il faut prendre garde de se laisser tromper par la ressemblance des noms.

[31] Les revenus publics.

[32] La rente.

[33] C'était là le but des patrocinia. Voy. t. 1, p. 207 et 223.

[34] C'est-à-dire que: l'impôt est levé sur eux par...., ou bien qu'il est soumis à l'exaction de tel exacteur.—L'exaction est la levée de l'impôt. Aujourd'hui le sens de ce mot a changé et veut dire: abus, violence dans la levée de l'impôt.

[35] Code Théodosien, liv. 12.

[36] Code Justinien, liv. 2, tit. 14 et 15.

[37] Mais les évêques ou les potentes qui possèdent dans d'autres régions....—Si quelqu'un a spolié un puissant....

[38] Capitulaire de 812.

[39] Capitulaire de villis, 812.

[40] Loi des Wisigoths, V, tit. 3, 1.

[41] Il devenait vassus, vassal, c'est-à-dire homme de guerre dans la bande, dans l'arimannie.

[42] Le patrociniat.

[43] L'expression beneficia militaria (bénéfices militaires) a servi d'intermédiaire au terme feuda (fiefs) qui ne se trouve pour la première fois que dans les actes du neuvième siècle.

[44] Nous ne saurions trop recommander à ceux de nos lecteurs désireux de pénétrer dans la constitution du moyen âge, curieux de se rendre compte de l'état de la France avant la révolution, et des causes de cette révolution, nous ne saurions trop leur recommander la lecture et l'étude du livre de Championnière, qui le premier a compris les origines de la féodalité, son organisation, la lutte des rois du moyen âge contre les Justiciers, enfin qui a vraiment éclairé de la plus vive lumière toutes ces parties si obscures de notre histoire.

[45] Plaid, placitum; assemblée.

[46] Il veut parler des trois fils de Louis le Germanique.

[47] Les réponses des leudes sont en général empreintes d'un caractère de mécontentement. Dès l'époque du plaid de Kierzy, ou bien peu de temps après, les leudes qui y avaient assisté entraient dans la conspiration qui fit revenir d'Italie Charles le Chauve.

[48] Baluze, Capit. II, p. 259.

[49] Nous ne pouvons reproduire la totalité de ce savant et curieux mémoire: nous dirons donc en résumé que les Sarrasins occupèrent le mont Cenis et le mont Saint-Bernard, devinrent les maîtres de tous les passages des Alpes, et de là pillèrent le Dauphiné, le Piémont, le Montferrat, le Valais, la Suisse, les Grisons, la Savoie, la Maurienne, la Ligurie; qu'ils prirent et saccagèrent Turin, Marseille, Aix, Sisteron, Gap, Embrun, Gênes, Fréjus, Toulon, Grenoble, etc., égorgeant, écorchant vifs les habitants, et dévastant tellement le pays, que les loups en devinrent à peu près les maîtres.

[50] 2e Livre des Rois, ch. 22, v. 5.

[51] Postérité.

[52] Comtes de Bretagne.

[53] Elle vous aurait volé votre chapeau sur la tête.

[54] Fille de Bérenger, comte de Bessin.

[55] Vassaux.

[56] La cathédrale de Rouen.

[57] Chargés par le seigneur de recouvrer les droits.

[58] Agents inférieurs chargés de la police.

[59] Valets, serviteurs.

[60] Droits et abus seigneuriaux.

[61] Raoul comte d'Evreux.

[62] «Les paysans des divers comtés de la Normandie s'entendirent pour former des conventicules, dans lesquels ils décidèrent qu'ils vivraient à leur guise et qu'ils se gouverneraient selon leurs propres lois, soit dans les forêts, soit auprès des eaux, et sans tenir compte des droits anciens. Pour faire ratifier ces décisions, chacune des assemblées de ce peuple en fureur nomma deux députés chargés de se rendre à une assemblée générale tenue au milieu du pays et qui devait tout confirmer. Dès que le duc fut informé de ces événements, il envoya aussi le comte Raoul et un grand nombre de chevaliers, afin de combattre la férocité des paysans et de dissoudre leur assemblée. Raoul accomplit sa mission, s'empara de tous les députés et de quelques autres hommes, leur fit couper les pieds et les mains et les renvoya ainsi mutilés chez eux, afin que la vue de ce qui leur était arrivé détournât les autres de pareilles entreprises. Ayant vu cela, les paysans renoncèrent à leurs assemblées et retournèrent à leurs charrues.» (Guillaume de Jumiéges.)

[63] De 987 à 1066, il y eut quarante et un ans de famine et d'épidémies.]

[64] Sur la Saône, près de Mâcon.

[65] Édouard le Confesseur était fils du roi Ethelred, pendant le règne duquel les Danois avaient conquis l'Angleterre en 1013. Chassé d'Angleterre, Édouard s'était réfugié en Normandie et y avait vécu jusqu'en 1041 que la domination danoise fut détruite.

[66] Godwin, puissant seigneur et redouté du roi Edouard, avait été obligé, en 1052, de livrer son neveu et un de ses fils en otages à Edouard, et celui-ci les avait confiés à Guillaume.

[67] Bosham, village près de Chichester; c'était alors un port très-fréquenté.

[68] Ville sur la Canche.

[69] Petite boîte en forme d'œil de bœuf.

[70] Douleur.

[71] Longtemps.

[72] Il montre les assistants.

[73] L'archevêque de Cantorbéry.

[74] Le cri de guerre des Normands était Diex aïe! Dieu aide!

[75] Edgar était neveu d'Édouard et légitime héritier du trône d'Angleterre.

[76] Guillaume créa une immense garenne entre Salisbury et la mer. Le mot garenne, dérivé du germain waren, défense, avait la même signification que forêt (de foresta, forestella); au lieu de garenne on employait le mot defens. On désignait sous ces noms divers: garenne, défens, forêt, rivières en garenne ou défensables, les lieux où le seigneur s'était réservé le droit de chasse ou de pêche, aussi bien sur ses terres que sur celles de ses sujets. D'immenses régions furent réservées à la chasse et à la pêche du roi et de ses officiers, comme pour la chasse des seigneurs; ces régions étaient peuplées d'animaux sauvages, avec défense, sous les peines les plus dures, de les tuer. Bientôt toute culture disparaissait, le sol devenait stérile, se couvrait de bois et de broussailles, bref devenait forêt ou garenne. Les grands espaces peuplés de loups, ours, buffles, cerfs, et destinés aux chasses royales étaient des forêts; les petits espaces peuplés de chevreuils, lièvres, lapins, et plus faciles à établir sur les terres seigneuriales, étaient les garennes. Pour l'établissement des unes ou des autres, on chassait des populations entières de leurs terres. Saint Louis et ses successeurs défendirent par leurs ordonnances l'établissement de garennes nouvelles. (Voy. Championnière, des Eaux courantes et des Institutions seigneuriales.)

[77] Femme du comte Foulques le Réchin. Ce surnom signifie d'une humeur difficile. Foulques avait épousé, avant Bertrade, deux femmes dont il se sépara sous prétexte de parenté.

[78] Berthe, fille de Florent Ier duc de Hollande ou des Frisons.

[79] Au Pape.

[80] Après avoir terminé les affaires ecclésiastiques, le Pape alla sur une grande place, car aucun édifice n'aurait pu contenir tous ceux qui venaient l'écouter. (Robert le moine.)

[81] Il est bien peu probable cependant que le Pape ait fait son discours en latin.

[82] Nous supprimons le long discours du Pape, qui est rapporté d'une manière différente par chaque auteur du temps.

[83] Férie, de feria, fête; jours fériés, jours de fête, jours sacrés. Autrefois toute la semaine de Pâques était fêtée par une ordonnance de Constantin; ainsi on appela chacun de ces jours féries. Le Dimanche était la première férie; le lundi la seconde, etc. On s'accoutuma à appeler les jours des autres semaines 1re, 2e, 3e férie, etc.

[84] Né en 1071, mort en 1122. Guillaume de Poitiers est le plus ancien troubadour dont les œuvres nous soient parvenues.

[85] Habillement des barons.

[86] Le royaume de Lotharingie ou de Lorraine, s'étendait entre le Rhin et la Meuse.

[87] La mosquée d'Omar.

[88] On versa une si grande quantité de sang humain que les mains et les bras, séparés des corps, nageaient dans le temple, et portés par le sang çà et là allaient s'unir à d'autres corps, de sorte qu'on ne savait pas à quel cadavre appartenaient les membres qui venaient se joindre à un cadavre mutilé. (Robert le moine, Hist. de la 1{ère} croisade, liv. IX.)

[89] L'humanité du comte de Toulouse parut si étrange aux croisés qu'ils l'accusèrent de s'être laissé gagner à prix d'or par les malheureux qu'il avait sauvés.

[90] D'Égypte.

[91] Orderic Vital (liv. IX) nous apprend que les croisés firent brûler cette masse de cadavres, dont l'aspect était horrible et l'odeur insupportable, et qu'ils purgèrent ainsi Jérusalem par le feu.

[92] Et non pas de Brenneville, comme on le dit toujours.

[93] Canut IV.

[94] Adèle, fille de Robert le Frison.

[95] Le comte Charles le Bon était neveu du comte Baudouin.

[96] Par le divorce de Louis VII, le duché d'Aquitaine resta entre les mains d'Eléonore, duchesse d'Aquitaine.

[97] Ce Gaudry venait d'être nommé évêque, à la sollicitation du roi d'Angleterre; il n'était pas dans les ordres, et avait jusqu'alors mené la vie de soldat.

[98] Gérard, seigneur de Crécy, que l'évêque avait fait assassiner.

[99] Parce qu'il était favorable à un ennemi de l'évêque.

[100] Homme, dit Guibert de Nogent, qui par sa science dans les lettres et par la pureté de ses mœurs était la lumière de toute la France. Il s'était opposé à l'élection de Gaudry.

[101] Épître de Saint-Pierre, ch. 2, v. 18.

[102] Seigneur de Marle.

[103] Gendre du suivant.

[104] Seigneur de Coucy et père de Thomas de Coucy.

[105] Louis VI.

[106] Droit féodal en vertu duquel les serfs ne pouvaient pas disposer de leurs biens.

[107] Impôts levés par les seigneurs sur les biens des serfs.

[108] En latin, placitum, assises, tribunal; d'où plaider et ses dérivés.

[109] Édesse, comme le remarque Ibn-Alatir (l'historien de Zengui), avait acquis sous la domination des Francs une grande puissance. Les chrétiens avaient envahi presque tout le nord de la Mésopotamie, portant leurs courses dans les lieux éloignés comme dans les lieux proches..... Tout ce pays appartenait à Josselin. C'est par ses conseils que les Francs se dirigeaient; ils l'avaient choisi pour chef de leurs armées, à cause de son courage et de son adresse. Depuis longtemps, Zengui voulait prendre Édesse; il fit mine de se porter d'un autre côté; Josselin sortit de la ville pour l'attaquer; alors Zengui se porta aussitôt contre la ville. (Bibliothèque des Croisades, t. 4; Chroniques arabes, traduites par M. Reinaud.)

[110] Abgare, roi d'Édesse, qui, à ce que rapporte Eusèbe, se trouvant infirme, écrivit à Jésus-Christ, et en reçut une réponse favorable. (Note de M. Reinaud.)

[111] La traduction des mots difficiles à comprendre qui se rencontrent dans ces documents en vieux français, se trouvera dans le Glossaire à la fin du volume.

[112] Edesse, en latin Rohes.

[113] Il avait livré une partie de l'armée de l'empereur Conrad aux Turcs, et avait partagé les dépouilles avec les Turcs.

[114] L'armée de Conrad avait péri presque tout entière en Asie Mineure par les coups des Turcs, par la trahison des Grecs et par la faim.

[115] Aride.

[116] Laboureurs.

[117] A bandon. A qui mieux mieux.

[118] Sans réserve aucune.

[119] Des barons du royaume de Jérusalem.

[120] L'histoire des croisades par Guillaume de Tyr, dont les chroniques de saint-Denis suivent le récit.

[121] Guillaume de Tyr.

[122] Achoisonné, inculpé, soupçonné.

[123] Raimond était l'oncle de la reine Éléonore, femme de Louis VII, qui accompagna le roi en Terre Sainte; il fut soupçonné d'avoir pour sa nièce un amour qui fut la première cause du divorce de Louis VII.

[124] Chap. XXIII, v. 19, 20.

[125] Les auteurs chrétiens disent que la fuite du comte Raymond était concertée avec l'ennemi.

[126] Les musulmans ne veulent pas croire que Jésus-Christ soit mort sur la croix. Ils disent qu'au moment où les Juifs allaient le faire mourir, Dieu envoya un de ses anges pour l'appeler au ciel, et mit à sa place un homme du commun, qui fut crucifié pour lui (Cf. Reinaud, Description du Cabinet de M. le duc de Blacas, t. I, p. 181).

Voici comment Emad-Eddin, qui se trouvait présent à la bataille, raconte la prise de la vraie croix. «La grande croix fut prise avant le roi, et beaucoup d'impies (de chrétiens) se firent tuer autour d'elle. Quand on la tenait levée, les infidèles (les chrétiens) fléchissaient les genoux et inclinaient la tête. Ils disent que c'est le véritable bois où fut attaché le Dieu qu'ils adorent. Ils l'avaient enrichie d'or fin et de pierres brillantes; ils la portaient les jours de grande solennité, et lorsque leurs prêtres et leurs évêques la montraient au peuple, tous s'inclinaient avec respect. Ils regardaient comme leur premier devoir de la défendre; celui qui l'aurait abandonnée ne pouvait plus jouir de la paix de l'âme. La prise de cette croix leur fut plus douloureuse que la captivité de leur roi. Rien ne put les consoler de cette perte. Ils l'adorent; elle est leur Dieu; ils se prosternent devant elle, et l'exaltent dans leurs cantiques. En la possédant, ils croient jouir de tous les biens de la terre; ils la rachèteraient volontiers de leur propre sang; ils espéraient par son moyen obtenir la victoire.» (Note de M. Reinaud).

[127] Emad-Eddin ou Imad-Eddin, secrétaire de Saladin et historien fort important, naquit à Ispahan, en 1125, et mourut en 1201. Il a composé une histoire des guerres de Saladin, sous le titre de: Éclair de Syrie, et un ouvrage sur la prise de Jérusalem par Saladin.

[128] La capitulation fut hâtée par la découverte d'une conspiration dans l'intérieur de la ville. Les chrétiens grecs, appelés melkites, ou royalistes, qui formaient la plus grande partie de la population de Jérusalem, s'entendirent avec Saladin pour lui livrer la ville et massacrer les Francs. Ils furent très-fâchés d'avoir été prévenus dans l'accomplissement de leurs projets par la capitulation. Les melkites ou royalistes portaient ce nom parce que leur doctrine était celle des empereurs de Constantinople, leurs anciens rois; leur religion était presque semblable à celle des Latins; mais la haine des races en faisait deux peuples ennemis. (Note rédigée d'après une savante note de M. Reinaud.)

[129] Balian, fils de Basran, seigneur de Ramlah, patriarche de Jérusalem.

[130] Il résulte de là que Jérusalem fut prise en quatre jours. On ne peut s'expliquer un fait si singulier que par ce qui a été dit de la conspiration des chrétiens Melkites. (Note de M. Reinaud.)

[131] Une chose qui, suivant les auteurs arabes, contribua beaucoup à augmenter l'enthousiasme des musulmans, c'est que le jour où Jérusalem se rendit était justement l'anniversaire de celui où, à les en croire, Mahomet monta miraculeusement au ciel, conduit par l'ange Gabriel. (Note de M. Reinaud.)

[132] Pour entendre ce fait, il faut savoir que les chrétiens d'Orient de toutes les communions étaient et sont encore en usage d'aller en pèlerinage à Jérusalem. Il était donc facile à ceux des émirs qui possédaient des fiefs de dire que certains chrétiens étaient de leurs sujets, et que c'était par hasard qu'ils se trouvaient à Jérusalem. Emad-Eddin cite le prince de Haram et d'Édesse qui sous ce prétexte se fit remettre jusqu'à mille chrétiens, qu'il disait être des Arméniens d'Edesse. Le prince d'Élbiré sur l'Euphrate en réclama pour sa part cinq cents. (Note de M. Reinaud.)

[133] Ces détails, si honorables pour Saladin, se trouvent presque mot pour mot dans la chronique de Bernard le trésorier. (Note de M. Reinaud.)

[134] Frère et successeur de Saladin.

[135] Boha-Eddin, historien arabe, né à Mossoul, en 1145, mort en 1232. Il fut attaché à Saladin, qui le nomma cadi de Jérusalem. Boha-Eddin est auteur d'une Histoire de la vie de Saladin.

[136] Conrad de Montferrat, qui devint roi de Jérusalem en 1192.

[137] Sibylle.

[138] Isabelle.

[139] Honfroy, seigneur de Montreal, connétable du royaume de Jérusalem.

[140] Ceci s'adresse aux chrétiens, qui dans l'opinion de Saladin étaient nécessairement prédestinés au feu de l'enfer, et pour lesquels cependant la mer se montrait secourable, malgré l'ancien proverbe qui dit que le feu et l'eau ne vont point ensemble. (Note de M. Reinaud.)

[141] Grand édifice de bois, qui pouvait contenir un grand nombre de guerriers; il était revêtu de grandes plaques de fer et marchait sur des roues, recevant le mouvement de l'intérieur; cette machine était munie d'un bélier. (Bibl. des Croisades, t. 4, p. 291.)

[142] L'auteur arabe veut parler d'une légion d'anges qui étaient descendus du ciel pour venir au secours de la ville.

[143] Nous donnons ici comme spécimen du langage du commencement du treizième siècle un chapitre de Ville-Hardouin non traduit:

Sachiez que mille cent quatre vinz et dix-huit ans après l'incarnation nostre seingnor Jésus-Christ, al tens Innocent III, apostoille de Rome, et Philippe roy de France, et Richart roy d'Engleterre, ot un saint home en France, qui ot nom Folques de Nuillis. Cil Nuillis siest entre Lagny sor Marne et Paris; et il ère prestre, et tenoit la parroiche de la ville. Et cil Folques dont je vous di comença à parler de Dieu par France et par les autres terres entor, et nostre sires fist maint miracles por luy. Sachiez que la renomée de cil saint home alla tant, qu'elle vint à l'apostoille de Rome Innocent; et l'apostoille envoya en France, et manda al prod'om que il empreschast des croiz par s'autorité; et après y envoya un suen chardonal, maistre Ferron de Chappes croisié; et manda par luy le pardon tel come vos dirai. Tuit cil qui se croiseroient et feroient le service Dieu un an en l'ost seroient quittes de toz les pechiez qu'ils avoient faiz, dont il seroient confés. Porceque cil pardons fu issi granz, si s'en esmeurent mult le cuers des genz, et mult s'en croisièrent porceque le pardons ère si grans.

[144] Grant planté.

[145] L'empire romain d'Orient, l'empire grec.

[146] Les Dardanelles.

[147] Les îles des Princes.

[148] Alexis III, dit l'Ange, frère d'Isaac l'Ange, auquel il avait fait crever les yeux.

[149] Scutari.

[150] Cette chaîne, tendue entre Constantinople et la tour de Galata, fermait entièrement l'entrée du port de Constantinople.

[151] Le quartier des Juifs.

[152] Le Cosmidium, abbaye de Saint-Côme et Saint-Damien.

[153] Qui composaient la garde varangue des empereurs grecs.

[154] Lui déclarer la guerre.

[155] [Greek: Mourzouphlos], dont les sourcils ne sont pas séparés.

[156] Les revenus, les impôts.

[157] Service militaire; nombre d'hommes à fournir, et nombre de jours de service par an.

[158] Trois heures après midi.

[159] Agnès, sœur de Philippe-Auguste, qui avait été femme des empereurs Alexis le jeune, Andronic Comnène et Théodore Branas.

[160] Nous supprimons presque tout ce discours de Nicétas aux murailles; c'est une œuvre de rhéteur, pleine de mauvais goût, et écrite après coup.

[161] Légat du pape Innocent III, assassiné à Saint-Gilles, en 1208.

[162] L'armée.

[163] Cet important poëme historique a été composé de 1208 à 1219, par un troubadour demeuré inconnu. L'auteur raconte les dix années de la croisade; orthodoxe et hostile aux hérétiques, il décrit en gémissant les violences des croisés et la destruction de la nationalité provençale, dont il fait connaître les mœurs, les institutions et la civilisation.

[164] Comte de Toulouse.

[165] Cette chronique, imprimée dans le t. 3 de l'Histoire du Languedoc de Dom Vaissette, s'étend de 1202 à 1219.

[166] En Angleterre.

[167] Pour payer la solde de l'armée permanente que Montfort avait organisée et avec laquelle, bien plus qu'avec l'aide des pèlerins et des croisés, il fit la conquête du midi.

[168] Pierre II avait donné une de ses filles au jeune Raymond, fils du comte de Toulouse.

[169] Auberges.

[170] Ornements de cheval, bâts.

[171] Château des comtes de Toulouse.

[172] Fils de Simon.

[173] Frère de Simon.

[174] Harassés.

[175] Noblesse.

[176] Le haut des maisons; lieu haut, vu du soleil.

[177] Pèlerins.

[178] Haut de chausses.

[179] Folquet, évêque de Toulouse.

[180] De Saint-Sernin.

[181] De Toulouse.

[182] Comparaître en justice personnellement. (Stare in judicio.)

[183] Jeanne, fille de Raymond VII, épousa en effet, en 1241, Alfonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis; elle succéda en 1249 à son père; son mari mourut en 1271; elle même mourut en 1272 sans enfants; en vertu des conventions imposées à son père, ses États, c'est-à-dire le comté de Toulouse, furent réunis à la couronne de France.

[184] Le marquisat de Provence, qui comprenait le comtat Venaissin.

[185] Commise, confiscation.

[186] Ordinaire, en jurisprudence canonique, signifie l'archevêque, évêque ou autre prélat qui a la juridiction ecclésiastique dans un territoire.

[187] Ou Dominicains.

[188] Speculum historicum.

[189] Hist. Genuens.

[190] Le nombre de ces enfants s'éleva à plus de 50,000.

[191] Chronic., apud Muratori, t. 7.

[192] Annales, apud Freh. collect.

[193] Chronique d'Albert des Trois-Fontaines.—Thomas de Champré, Lib. de Apibus, lib. 2, c. 3.—Roger Bacon, Opus majus.—Jacob de Vorag., Chronic. Genuens., ap. Muratori, t. 9.—Albert de Stade, etc. Le commerce des enfants était pratiqué ouvertement par les Grecs et les Vénitiens.

[194] La coalition vaincue à Bouvines est la première coalition organisée et soldée par l'Angleterre contre la France. On voit que cette pratique des Anglais n'est pas nouvelle (L. D.).

[195] Les communes qui avaient leurs milices à Bouvines sont celles de: Noyon, Montdidier, Montreuil, Soissons, Bruyères, Hesdin, Cerny, Crépy en Laonnais, Craonne, Vesly, Corbie, Compiègne, Roye, Amiens, Beauvais, Corbeil, Arras.

[196] Communes pour milices des communes.

[197] Frère naturel du roi Jean.

[198] Sans doute Saint-James, dans l'Avranchin, à quelques lieues de Pontorson. (Note de M. Paulin Pâris.)

[199] Je crois que c'est aujourd'hui le village de Charcé, dans le Saumurois, près de Brissac. (Note de M. Paulin Pâris.)

[200] Au duc de Bretagne.

[201] Où il se trouvait.

[202] Venir à chief. Nous disons aujourd'hui: venir à bout.

[203] Il ne faut pas, comme de pieux historiens même l'ont fait, confondre la couronne d'épines avec la tige qui l'avait fournie. Cette tige, ou fust, était depuis longtemps gardée à Saint-Denis, et passait pour un don des empereurs Charlemagne et Charles-le-Chauve. (Note de M. Paulin Pâris)

[204] En sa cote pure, c'est-à-dire sans manteau et sans armes.

[205] Le palais du roi était alors où est actuellement le palais de justice.

[206] La Gastine, petite contrée du Poitou.

[207] Bergue, et mieux Beruge, à deux lieues de Poitiers. ( Note de M. Paulin Pâris.)

[208] Ce doit être le Fontenay plus tard surnommé l'Abbatu, et aujourd'hui seulement désigné sous le nom de Rohan-Rohan. Il est à deux lieues de Fontenay-le-Comte, au delà de Niort. (Note de M. Paulin Pâris.)

[209] Dans le Poitou, sur la rivière de Vendée.

[210] Isabelle, veuve de Jean sans Terre.

[211] Probablement Fontenay-le-Comte.

[212] Villers, à deux lieues de Niort.

[213] Monceau.

[214] Prée ou Prahecq, entre Niort et Melle.

[215] Saint-Jelas ou Saint-Gelais, village à deux lieues de Niort.

[216] Tonnay-Bautonne, sur la rivière de ce nom, entre Rochefort et Saint-Jean-d'Angely.

[217] Matha, sur la rivière d'Anteine, au sud de Saint-Jean-d'Angely.

[218] Thori ou Thors, village de Saintonge, près de Matha.

[219] Aucere ou Saint-Asserre, en Saintonge, à deux lieues de Saintes.

[220] Véer, défendre, refuser.—Qui leur refusèrent le passage.

[221] Charente.

[222] Mist jus, mit bas.

[223] Alphonse, depuis roi de Portugal.

[224] Merplin ou Merpins, auprès de Cognac, en Angoumois, aujourd'hui village au confluent du Né et de la Charente.—Crotay. Le latin dit: «Crosantum.» Ce doit être Crosant, sur la Creuse, à de peu distance de Guéret.—Hascart ou Chastel-Achard, comme le dit Guillaume de Nangis, à quatre lieues de Poitiers, et à deux de Vivonne. Ces trois châteaux, situés le premier dans le Poitou, le second dans la Saintonge et le troisième dans la Marche, permettaient au roy de France de tenir en échec les grands vassaux, qui de ce côté là étaient toujours secrètement attachés à l'Angleterre. (Note de M. Paulin Pâris.)

[225] Coust (Custus), frais, dépens.

[226] Félonnie, fiel, mauvais vouloir.

[227] Assouagier, guérir, se calmer.

[228] Il advint, ainsi que Dieu voulut, qu'une grande maladie prit le roi à Paris, dont il fut en tel danger, comme il le disait, que l'une des dames qui le gardaient voulait lui tirer le drap sur le visage et disait qu'il était mort. Et une autre dame qui était de l'autre côté du lit ne le voulut pas, mais disait qu'il avait encore l'âme au corps. Pendant qu'il entendait la dispute de ces deux dames, Notre-Seigneur travailla en lui et lui envoya aussitôt la santé, et il put parler. Il demanda qu'on lui donnât la croix; ainsi fit-on. Alors la reine sa mère entendit dire que la parole lui était revenue et elle en eut la plus grande joie; mais quand elle sut qu'il s'était croisé, ainsi qu'il le contait lui-même, elle eut autant de chagrin que si elle l'avait vu mort. (Joinville.)

[229] Malek-Saleh-Neym-Eddin (ou l'étoile de la religion).

[230] Lorsque la ville avait été prise par les Croisés, en 1219.

[231] Malek-Saleh.

[232] En 1219.

[233] On lit dans Makrizi un trait qui montre quel désordre effroyable régnait alors dans l'armée musulmane. Le bruit de la mort de Fakr-Eddin n'ayant pas tardé à se répandre, les mameloucks et une partie des émirs se débandèrent pour courir à sa maison et la piller. Ses coffres furent brisés, l'argent fut enlevé, les meubles et les chevaux emportés; après quoi la maison fut livrée aux flammes. (Note de M. Reinaud.)

[234] Fakr-Eddin avait été nommé régent, après la mort du Sultan, en attendant l'arrivée de son fils, qui était gouverneur d'Edesse.

[235] Corps d'armée, bataillon.

[236] Petit cheval de selle pour les domestiques.

[237] MM. Michaud et Poujoulat, dans leur édition de Joinville (Collection des Mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le treizième siècle jusqu'à la fin du dix-huitième) disent (t. I, p. 237) que les croisés appelaient tout village Casel; et que ce Casel doit être le village de Baramoun, bâti sur la rive droite du Nil, à trois ou quatre lieues de Mansourah.

[238] Saint Louis était alors très-malade de l'épidémie qui avait détruit son armée, et qui était le scorbut et la dyssenterie.

[239] L'amiral.

[240] Ordonne; mandement, ordre.

[241] Le besant valait 9 fr. 50.

[242] Le roi.—Le poëte s'adresse à un ami qui est censé chargé de remettre le chant à saint Louis.

[243] Célèbres devins arabes.

[244] Qui lui avait servi de prison.

[245] Qui avait été son geôlier.

[246] Ville de la Terre Sainte.

[247] Le baiser sur la bouche impliquait, dans le moyen âge, communauté de religion. (Note de M. Paulin Pâris.)

[248] Célèbre abbaye dans l'Anjou, près de Saumur.

[249] Saint Louis avait épousé Marguerite de Provence, sœur d'Éléonore de Provence, femme de Henri III.

[250] Procuration, dans les titres ecclésiastiques, se dit des repas qu'on donne aux officiers qui viennent en visite dans les églises ou monastères, soit évêques, archidiacres ou visiteurs. (Dict. de Trévoux.)

[251] L'université de Paris était la plus célèbre et la plus fréquentée de l'Europe; des écoliers de toutes les nations venaient y étudier.

[252] Aujourd'hui le Palais de Justice; il ne reste plus que la sainte chapelle et quelques parties de cet ancien édifice.

[253] Comme on le voit, la supériorité des rois de France n'est pas contestée par l'historien anglais.

[254] Thibaut V, dit le jeune, comte de Champagne et roi de Navarre; il avait épousé Isabelle, fille de saint Louis.

[255] Allusion à la paix que projetaient les deux rois, et en vertu de laquelle le roi d'Angleterre se reconnut vassal de saint Louis pour ses fiefs de Guyenne.

[256] Sans doute le pont au Change.

[257] Les comtes d'Anjou et de Cornouailles.

[258] C'est-à-dire la Normandie, confisquée par Philippe-Auguste. Saint Louis doutait de la justice de cette confiscation.

[259] Qui était de rendre au roi d'Angleterre une partie des conquêtes de Philippe-Auguste, que saint Louis regardait comme injustement faites.

[260] Vieilles fripperies.

[261] De là sans doute l'origine du nom des rues de la Grande Fripperie et de la Ferronnerie. (Note de M. Paulin Pâris.)

[262] Il allait partir pour la croisade de Tunis.

[263] Ces instructions ont été inscrites dans un registre de la Chambre des Comptes. Pour en faciliter la lecture, quelques expressions ont été rajeunies. (Note de M. Michaud). Nous reproduisons ici le texte donné par M. Michaud dans son Histoire des Croisades, t. V, p. 549.

[264] Le blasphème.

[265] Médecins.

[266] Le jeudi saint.

[267] Homme sage et instruit.

[268] Dévôt.

[269] Philippe III.

[270] Philippe IV, le Bel.

[271] Les quatre maîtres vents sont ceux du nord, du sud, de l'est et de l'ouest. Le guerbin est le vent du sud-ouest.

[272] Philippe le Bel.

[273] A la bataille de Mons en Puelle.

[274] Le démon.

[275] En revenant d'Égypte.

[276] Non chrétiens.

[277] Débats, procès; plaidoyers.

[278] Célèbre jurisconsulte, qui fut bailli de Vermandois, puis conseiller au parlement.

[279] Bailli de Tours eu 1261 et ambassadeur de France à Venise en 1268.

[280] Tartan.

[281] Étoffe de soie.

[282] En 1258, à Abbeville.

[283] Une partie de l'Aquitaine.

[284] Besoin, nécessité, affaire.

[285] Guillaume de Nangis, que notre auteur traduit dans tous ces pieux détails, ajoute ici: «Né ce ne fait pas à trespasser coment uns confessors que li rois ot devant frère Gefroi de Baulieu, il donnoit aspres et dures disciplines, en tele manière que sa char, qui tendre estoit, en estoit moult grevée. Mais oncques li bons rois, tant come il vesqui, ne le voult dire; ainsois le dist après sa mort tout en jouant et en riant a frère Gefroi.»

[286] Sain, Graisse.—Conservé dans saindoux.

[287] Repus, restaurés.

[288] Surtout.

[289] L'Hôtel-Dieu.

[290] Sur la Seine.

[291] Calices.

[292] Prébendes, bénéfices.

[293] A moins que ce ne fût pour quelqu'un à qui il ne pouvait refuser de parler.

[294] Le chevaleresque Jean, roi de Bohême, mort si glorieusement à Crécy (1346), avait envoyé à Paris son fils, Charles, depuis empereur sous le nom de Charles IV, et cet enfant avait été élevé à la cour du roi de France, Charles le Bel, beau-frère de Jean. En 1347, Charles IV établit l'université de Prague sur le modèle de celle de Paris; tous les savants qui en furent les premiers professeurs avaient fait leurs études à Paris.—Schœll, Cours d'hist. des États européens, t. VIII, p. 79.

Les universités de Vienne (1365), de Heidelberg (1386) et de Cologne (1389) furent également établies et organisées sur le modèle de l'université de Paris. (Schœll.)

[295] Le français se répandit en Syrie pendant les croisades. Un grand nombre de Syriens apprirent cette langue «parleure plus délitable et plus commune de tos langaeges». (Schœll, ouvrage cité, t. III, p. 348).

[296] Rathery, Influence de l'Italie sur les lettres françaises depuis le treizième siècle jusqu'au siècle de Louis XIV, 1 vol. in-8o, 1853, p. 25.

[297] Instructions du Comité de la langue, de l'histoire et des arts de la France, par J.-V. Leclerc.

[298] Que la France ait inventé l'ogive ou qu'elle l'ait empruntée à l'Orient, peu importe. Je n'ai pas à discuter ici cette question. L'ogive n'est qu'un détail dans le monument gothique; et quand nous disons que le système général de l'architecture des cathédrales de Paris et de Chartres est français, personne ne soutiendra que c'est une copie d'un monument arabe.

Les caractères généraux de l'art gothique sont: l'emploi de l'arcade en ogive; le développement des façades, des tours et des flèches; l'agrandissement considérable des proportions de l'église romane, dont le plan est modifié dans ses détails, mais conservé dans l'ensemble; une ornementation toute particulière, d'une excessive richesse et d'une grande variété. La légèreté et l'élévation des églises ogivales sont dues à un nouveau système de voûtes, dans la construction desquelles les architectes du treizième siècle ont montré une habileté et une science très-grandes, et à l'invention des contre-forts et des arcs-boutants.

[299] Ile de France, Picardie, Champagne, Pays Chartrain, Sénonais.

[300] Le style gothique se subdivise en trois styles, qui correspondent à trois époques:

Le style gothique primitif, ou ogival primitif, ou à lancettes, de 1140 à 1300;

Le style gothique rayonnant, de 1300 à 1400;

Le style gothique fleuri ou flamboyant, de 1400 à 1550.

Les monuments religieux les plus remarquables de la première époque sont: les cathédrales de Paris, Reims, Chartres, Rouen, Amiens, Bourges, Beauvais, Noyon, Soissons, Laon, Sens, la Sainte-Chapelle de Paris, la basilique de Saint-Denis; c'est la plus belle période de l'art ogival.

Ceux de la seconde époque sont: Saint-Ouen de Rouen, Saint-Urbain de Troyes, le portail de l'église de Saint-Antoine (Isère), etc.

Ceux de la troisième époque sont: l'église de Notre-Dame-de-l'Épine, chef-d'œuvre de l'architecture des quatorzième et quinzième siècles; le portail principal de la cathédrale de Rouen; la flèche de la cathédrale de Strasbourg; la nef de la cathédrale de Nantes, etc.

[301] Les plus grands et les plus connus parmi les architectes du treizième siècle, les maîtres de l'art, sont: Robert de Coucy et Jean d'Orbais, architectes de la cathédrale de Reims; Pierre de Montereau, architecte de la Sainte-Chapelle de Paris; Hugues Libergier, architecte de Saint Nicaise de Reims; Robert de Luzarches et Thomas de Cormont, architectes de la cathédrale d'Amiens; Jean de Chelles, architecte et sculpteur du portail méridional de Notre-Dame de Paris; Jean Langlois, architecte de Saint-Urbain de Troyes; Enguerrand le Riche, architecte de la cathédrale de Beauvais.

[302] Dans le t. VII des Annales archéologiques.

[303] Je dois cette importante communication à mon ami M. Didron.

[304] Depuis le septième siècle l'Angleterre se servait de nos ouvriers; l'histoire de saint Benoît, abbé de Wirmouth et de Jarrow, dans le diocèse de Durham, écrite par Bède le Vénérable, nous apprend les faits suivants. Saint Benoît, qui d'abord avait été moine à l'abbaye de Lérins, fit construire l'abbaye de Wirmouth; il vint lui-même, en 675, chercher en Gaule des maçons pour lui élever une église de pierre, à la manière des Romains. Quand l'édifice fut à peu près terminé, il fit venir des vitriers, ouvriers inconnus jusque alors en Angleterre; ils mirent des vitres aux fenêtres, et apprirent aux Anglais à faire des lampes et des vases en verre de toutes natures.

[305] Bulletin monumental, t. XV, p. 303.

[306] Voyez Parker, Introduction to the study of the gothic architecture; Oxford et London, 1849, in-12, p. 101 et 211.

[307] Westminster a inspiré à Walpole un curieux parallèle de l'architecture gothique avec «l'architecture régulière».

«C'est une question, dit Walpole, qui n'est pas encore bien décidée de sçavoir si la noble ordonnance du plus magnifique temple de la Grèce seroit capable de produire sur l'âme la moitié de l'impression qu'y pourroient faire les beautés d'une superbe église dans le goût gothique?... En entrant dans l'église de Saint-Pierre on est émerveillé de la grandeur de la dépense, et l'on se dit à soi-même qu'elle n'a pu être faite que par des princes puissants. En visitant celle de l'abbaye de Westminster, on n'est nullement occupé de celui qui l'a fait bâtir; la sainteté du lieu fait seule impression, et quoiqu'on n'y voye plus ni autels ni reliquaires, un catholique romain y trouveroit plustot un motif de conversion que dans tout cet appareil fastueux de dômes réguliers qu'on voit à Rome. Les églises gothiques sont faites pour inspirer la piété, les autres provoquent seulement l'admiration. Les Papes ont amassé leurs richesses dans les grandes églises gothiques et les étalent dans des temples à la grecque.

«Je n'eus certainement jamais dessein, en mettant ainsi les deux manières en opposition, de faire aucune comparaison des beautés raisonnées de l'architecture régulière avec les licences effrénées de celle qu'on appelle gothique. Je crois néanmoins m'apercevoir que ceux qui ont bâti dans ce dernier goût étoient plus versés dans la connoissance de leur art, qu'ils avoient un génie plus étendu, plus de discernement et qu'ils sçavoient mieux garder les convenances que nous ne voulons l'imaginer....»—Walpole, traduction manuscrite par Mariette; Bibl. impér. Mss. S. F., No 1846: 3 vol. in-4o. T. I, p. 126.

[308] Sur la marche de l'architecture en Espagne, par M. Passavent, dans Deutsches Kunstblatt, janvier 1852, nos 4 à 17.

[309] Page 112 du T. I de son Dictionnaire raisonné de l'Architecture française.

[310] Aujourd'hui détruite.

[311] Ces renseignements nous ont été communiqués par M. Didron.

[312] Buchon, Recherches et matériaux pour servir à une histoire de la domination française aux treizième, quatorzième et quinzième siècles dans les provinces démembrées de l'empire grec, 2 vol. grand in-8, 1840.

[313] Voyage du duc de Raguse, t. II, p. 245.

[314] Cholet.

[315] A la branche de sureau.—On dit encore une Hart, pour indiquer la branche d'osier qui sert à lier un fagot.

[316] Manque.

[317] En route.

[318] Les Pyrénées.

[319] Les provisions.—Ce gui s'apporte à l'aide des bêtes de somme.

[320] Henri II.

[321] Kelaoun Sefeddin, sultan d'Égypte et de Syrie.

TABLE DES MATIÈRES
DU SECOND VOLUME.


LE MOYEN AGE.

  Pages.
Origines de la langue française (A. de Chevallet) 1
Serment de Louis le Germanique et des soldats de Charles le Chauve, 842 19
Cantilène en l'honneur de sainte Eulalie 19
La religion d'Odin (J. Reynaud) 21
Chant de mort de Lodbrog, 865 40
Le siége de Paris par les Normands, 885 (Fragment du poëme d'Abbon) 41
La féodalité (Championnière) 46
Le plaid de Kierzy, 877 (Fauriel) 62
Les Sarrasins en Provence, 889-975 (Reinaud) 71
Rollon, 912-931 (Robert Wace) 78
Élection de Hugues-Capet, 987 (Richer) 84
Arrestation de Charles de Lorraine, 991 (Richer) 88
Révolte des paysans de Normandie, 997 (Robert Wace) 91
Grande famine en Europe.—Anthropophages, 1027-1029 (Raoul Glaber) 94
Conquête de l'Angleterre par les Normands, 1066 (Robert Wace), Guillaume de Poitiers, Matthieu Pâris, ((Ordéric Vital) 98
Philippe Ier épouse Bertrade, 1092 (Ordéric Vital) 114
Pourquoi Pierre l'Ermite prêcha la Croisade, 1095 (Albert d'Aix) 116
Concile de Clermont, 1095 (Guibert de Nogent) 119
La Trêve de Dieu, 1096 (Ordéric Vital) 121
Préparatifs et départ des premiers croisés (Guibert de Nogent) 123
Départ des croisés (Faucher de Chartres) 126
Chant composé à l'occasion de la croisade (Guillaume, comte de Poitiers) 127
Massacre des juifs (Albert d'Aix) 128
Prise de Jérusalem, 1099 (Raimond d'Agiles) 131
Même sujet (Albert d'Aix) 134
Louis le Gros, 1101 (Suger) 140
Bataille de Brenneville, 1119 (Ordéric Vital) 142
Louis le Gros punit les assassins du comte de Flandre, 1127-1128 (Suger) 147
Suger (Guillaume) 151
La commune de Laon, 1112 (Guibert de Nogent) 154
Charte de la commune de Laon, 1128 177
Prise d'Édesse par Zengui, 1145 (Aboulfarage) 184
Louis VII prend la croix, 1146 (Chroniques de Saint-Denis) 187
Bataille du Méandre, 1148 (Odon de Deuil) 189
Siége de Damas, 1149 (Chroniques de Saint-Denis) 199
Philippe-Auguste chasse les juifs de France, 1181-1182 (Rigord) 209
Bataille de Tibériade, 1187 (Ibn-Alatir) 213
Même sujet (Reinaud, d'après les historiens arabes) 216
Philippe-Auguste fait paver la cité de Paris, 1186 (Chroniques de Saint-Denis) 221
Saladin prend Jérusalem, 1187 (Reinaud, d'après les historiens arabes) 222
Siége et prise de Saint-Jean-d'Acre par les croisés, 1191 (Boha Eddin et autres historiens arabes) 229
La quatrième croisade, 1198-1204 (Geoffroy de Ville-Hardouin) 246
La prise de Constantinople (Nicétas) 296
Monuments détruits par les croisés (Nicétas) 307
La croisade contre les Albigeois, 1208 (Chronique provençale) 314
La prise de Béziers, 1209 (Idem) 318
Le vicomte de Béziers pris par trahison (Chronique languedocienne) 324
Simon de Montfort devient comte de Béziers, 1209 (Chronique provençale) 326
Portrait de Simon de Montfort (Pierre des Vaux de Cernay) 328
Prise de Lavaur, 1211 (Chronique provençale) 329
Bataille de Muret; Simon de Montfort devient comte de Toulouse, 1213-15 (Idem) 330
Le comte de Toulouse rentre dans Toulouse; massacre des Français, 1217 (Idem) 337
Siége de Toulouse. Mort de Simon de Montfort. Les croisés lèvent le siége de Toulouse, 1218 (Idem) 344
Amaury de Montfort nommé comte de Toulouse, 1218 (Idem) 351
Levée du siége de Toulouse, 1218 (Idem) 353
Mort du comte de Toulouse. Amaury cède ses domaines au roi de France, 1222-1224 (Guillaume de Puy-Laurens) 355
Traité de paix entre saint Louis et Raymond VII, comte de Toulouse, 1229 (Dom Vaissette) 356
L'inquisition établie à Toulouse, 1229 (Dom Vaissette) 365
La croisade d'enfants, 1212-13 (Jourdain) 373
Même sujet, 1213 (Matthieu Pâris) 378
Bataille de Bouvines, 1214 (Guillaume le Breton) 379
Même sujet (Matthieu Pâris) 396
Révolte des barons contre la reine Blanche, 1226 (Chroniques de Saint-Denis) 401
Comment la sainte couronne d'épines et grande partie de la sainte croix et le fer de la lance vinrent en France, 1239 (Chroniques de Saint-Denis) 405
Guerre de saint Louis contre le comte de la Marche et Henri III, roi d'Angleterre, 1241-1242 (Chroniques de Saint-Denis) 407
Saint Louis prend la croix, 1243 (Idem) 418
Croisade de saint Louis en Égypte, 1248-1250 (Reinaud, d'après les historiens arabes) 420
Lettre du comte d'Artois à la reine Blanche, sur la prise de Damiette, 1249 423
Bataille de Mansourah, 1250 (Gemal Eddin) 425
Saint Louis est fait prisonnier, 1250 (Joinville) 429
Gauthier de Châtillon (idem) 431
Lettre de saint Louis sur sa captivité et sa délivrance, 1250 432
Douleur de la France en apprenant ces nouvelles (Matthieu Pâris) 443
Chant arabe sur la défaite des Français 444
La reine à Damiette (Joinville) 445
La reine Blanche (Idem) 446
Les pastoureaux, 1251 (Chroniques de Saint-Denis) 448
Le roi d'Angleterre à Paris, 1254 (Matthieu Pâris) 452
De celui qui jura vilain serment, 1256 (Chroniques de Saint-Denis) 461
La Pragmatique-sanction, 1269 (Villeneuve-Trans) 462
Lettre de saint Louis à l'abbé de Saint-Denis, sur la prise de Carthage, 1270 464
Instructions de saint Louis à son fils, 1270 466
Saint Louis.—Ses saintes paroles et ses bons enseignements (Joinville) 472
Saint Louis (Chroniques de Saint-Denis) 484
Influence de la littérature et des arts de la France en Europe au moyen âge (L. Dussieux) 493
Guerre de Philippe III en Aragon, 1285 (Chroniques de Saint-Denis) 506
Prise de Saint-Jean-d'Acre par les Musulmans. Fin des croisades, 1291 (Aboulmahassen) 518
Glossaire 521
Table des matières 529

FIN DE LA TABLE DU SECOND VOLUME.

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