Histoire des légumes
BASELLE
(Basella rubra L. — Basella cordifolia Lamarck)
L’Asie tropicale est la patrie des Baselles. Ce sont des plantes sarmenteuses appartenant à la famille des Salsolacées. Elles peuvent s’élever à 1 m. 50 ou 2 mètres de hauteur et leurs feuilles épaisses et succulentes s’emploient largement comme Epinard dans tous les pays chauds.
Le hollandais Van Rheede, gouverneur de Malabar, fit le premier connaître la Baselle blanche en 1688[110]. Les indigènes consommaient cette plante sous le nom indien de Basella, que l’on a conservé. Van Rheede envoya des graines au jardin botanique d’Amsterdam. Ray, en 1704, décrit la Baselle comme cultivée dans les jardins anglais. La variété blanche a été introduite en Europe en 1731.
[110] Hortus Malabaricus, V, p. 45.
Au milieu du XVIIIe siècle, l’écrivain horticole de Combles signale la Baselle en ces termes : « Il nous est venu depuis peu de l’Amérique une nouvelle espèce d’Epinard sous le nom de Basella, dont les Américains font grand usage ; mais il faudra encore du temps avant qu’elle puisse être répandue. C’est au Jardin du Roi que je l’ai vue, et peut-être n’est-elle que là[111] ».
[111] Ecole du Potager, 1749, t. II, p. 31.
De Combles avait expérimenté les qualités culinaires de la plante et il en conseillait l’usage. Nous trouvons mention de la Baselle dans le Bon Jardinier de 1797 ; elle était certainement très peu connue.
La Baselle de Chine à très larges feuilles (Basella cordifolia) a été importée de Chine en 1839, par le capitaine Geoffroy. MM. Vilmorin-Andrieux disent que cette plante serait certainement préférable aux autres espèces de Baselle à cause de l’ampleur de ses feuilles et de l’abondance de leur produit[112].
[112] Plantes potagères, 3e éd., p. 33.
En 1846, la Société royale d’Horticulture de Paris cultivait toutes les Baselles dans son Jardin d’expériences. Un rapport de Poiteau n’est guère élogieux pour ce légume[113]. MM. Paillieux et Bois sont plus indulgents : « La nécessité de palisser la Baselle sur un treillage ne permet pas aux maraîchers de s’en occuper, mais les jardiniers peuvent l’admettre dans le potager. C’est un assez bon légume[114]. »
[113] Annales Soc. roy. d’Hortic. 1846, p. 296.
[114] Potager d’un Curieux, 3e éd., p. 51.
En somme, comme succédané de l’Epinard, la Baselle vient après la Tétragone.