Histoire des légumes
MELON
(Cucumis Melo L.)
De tous les fruits qu’obtient l’art du jardinier, le Melon est celui qui a le plus excité la gourmandise des hommes. Il n’est rien de tel, en effet, qu’un bon Melon à la chair tendre, fondante, sucrée, vineuse, pour délecter le palais d’un gourmet.
Le Melon a été le fruit préféré d’une foule de personnages illustres, depuis Claudius Albinus, cet empereur romain célèbre par sa voracité, qui mangea un jour dix Melons en un seul repas, jusqu’au maréchal de Belle-Isle, au XVIIIe siècle, qui se contentait d’en manger trois par jour régulièrement.
Si l’on en croit certaines anecdotes historiques, ce fruit, mangé sans modération, aurait causé la mort de quatre empereurs, d’un pape et de beaucoup d’autres personnages de moindre importance. Il y a peut-être quelque exagération. Cependant, d’après l’historien Mathieu, dans sa Vie de Louis XI, le pape Paul II serait bien mort d’apoplexie, à 54 ans, pour avoir mangé à son dîner une trop grande quantité de Melon. Cet événement arriva en 1471. On peut encore citer parmi ces amateurs de Melon qui s’exposèrent pour lui à la mort, Albert II, empereur d’Autriche, lequel décéda en Hongrie en 1439, « parce que comme disoient aucuns, il avoit mangé trop de pompons »[508].
[508] N. Gilles, Annales, t. II, éd. 1492.
Chez les auteurs du XVIe siècle, pompon, poupon, popon, traduction du latin pepo, est synonyme de Melon. C’est même le mot qu’emploient habituellement les poètes :
[509] Ronsard, Odes III, XXI. Bibl. Elz.
Le vieux dictionnaire anglo-français de Cotgrave dit : « A pompion or melon ». Le terme « pompon » s’appliquait aux races à très gros fruits oblongs, sans beaucoup de saveur, comme on en cultive encore en plein air dans le Midi, tandis que les Melons étaient ronds, à chair sucrée et supérieurs en qualité aux pompons.
Le Melon n’a pas été connu de la haute antiquité. Il est arrivé en Europe au premier siècle de l’ère chrétienne. L’ancienne Egypte ne le possédait pas, autrement un fruit aussi savoureux eût été répandu plus tôt dans le monde gréco-romain où les gourmets abondaient. On a dit que les Hébreux, sortis de la terre de Gessen, et affamés pendant leur séjour au désert regrettaient les Melons d’Egypte. Les Abattishim du texte biblique[510], Pepones de la traduction des Septante et de la Vulgate, placés aussitôt après les Kissuim, qui désignent certainement les Concombres, sont seulement des Pastèques ou Melons d’eau, autre Cucurbitacée originaire de l’Afrique australe, très cultivée par les Egyptiens modernes et par ceux des temps pharaoniques. On voit le Melon d’eau fréquemment figuré sur les peintures des tombes parmi les offrandes funéraires. La linguistique montre qu’Abattishi est bien le Melon d’eau, puisque l’arabe battikh, d’où vient notre mot Pastèque, descend évidemment du terme hébraïque. Les traductions qui rendent Abattishim par Pepones, n’indiquent qu’une Cucurbitacée vague, car il n’est pas possible de savoir exactement à quelles espèces se rapportent les Pepones, Cucumeres et Cucurbitæ des Anciens.
[510] Nombres XI, 5.
Unger a cru avoir trouvé la représentation du Melon ordinaire dans une tombe de Saqqarah, nécropole de l’ancienne Memphis, mais cette identification n’est pas admise par les botanistes qui ont examiné le dessin publié par l’archéologue allemand.
Les preuves historiques de l’existence du Melon chez les Anciens ne se rencontrent qu’aux environs de l’ère chrétienne. Columelle a décrit dans son poème des Jardins un Cucumis à fruits très allongés et contournés dont les caractères conviennent au Melon serpent[511]. Pline a signalé en ces termes la découverte de notre Melon cultivé : « Au moment où j’écris, on vient de découvrir en Campanie (environs de Naples) une variété (de Concombre) qui a la forme d’un Coing ; on m’apprend qu’un premier individu naquit ainsi par hasard et qu’ensuite la graine en a fait une espèce. On nomme ces Concombres mélopépons (melopepones). Ils ne sont pas suspendus, mais ils s’arrondissent sur le sol. Ce qu’ils offrent de singulier, outre la figure, la couleur et l’odeur, c’est que, devenus mûrs, ils se séparent de leur queue, bien qu’ils ne soient pas suspendus »[512]. Naudin, dans son Mémoire sur les Cucurbitacées, a commenté ainsi ce passage : « On reconnaît aisément, aux incohérences de son récit, que Pline n’avait pas observé lui-même les plantes dont il parle, et qu’il se bornait à rapporter les dires d’autrui ; néanmoins il précise bien, dans ce passage, les caractères du Melon, sa forme obovoïde, sa couleur jaune, son odeur et sa séparation spontanée d’avec le pédoncule, bien qu’il s’arrondisse à terre et ne soit pas suspendu. Ces deux derniers caractères suffiraient à caractériser le Melon, à l’exclusion de toute autre espèce »[513].
[511] De Re rustica, l. X.
[512] Histoire naturelle, l. XIX. C. 23.
[513] Ann. Sc. Nat. série IV, t. XII, p. 33-34.
Pline nomme ce fruit, nouveau pour lui, melopepo, parce qu’il ressemblait à un Coing ou à une Pomme, comme l’indique le radical mélon. Nous avons encore des races à fruits obovoïdes, de la grosseur d’une orange et qui doivent se rapprocher de ce type primitif. Palladius, au IVe ou Ve siècle, le nomme simplement Melo, terme qui a fourni le français Melon. Tous les autres écrivains de la basse époque, comme Vopiscus, Julius Capitolinus, historien de l’empereur Claudius Albinus cité plus haut, nomment les Melones, alors très répandus en Italie. Le bon marché des Melons indique un fruit très vulgaire, car l’Edit de Dioclétien (300 après J.-C.) établit le tarif maximum de 4 centimes pièce de notre monnaie pour deux beaux Melons (melopepones major).
Les documents archéologiques concernant le Melon ne remontent pas non plus au-delà de l’ère chrétienne. Une peinture d’Herculanum, trouvée en 1757 (Musée de Naples), montre la moitié d’un Melon fidèlement dessiné[514]. Une autre figure du Melon existe dans la célèbre mosaïque des fruits au Musée du Vatican. Flanders Petrie a découvert plusieurs spécimens au Fayoum, dans les tombes d’Hawara, qui datent de l’époque gréco-romaine. M. le Dr Ed. Bonnet a examiné les plantes représentées sur les vases du trésor de Boscoreale, (Musée du Louvre) remarquable collection d’orfèvrerie qui peut remonter au Ier siècle : « un Melon, dit-il, complète, avec les Raisins et la Grenade, la série des fruits que la femme symbolisant la ville d’Alexandrie porte dans une corne d’abondance ; c’est une sorte de petit Cantaloup à ombilic déprimé et à côtes assez saillantes ; sa taille, à en juger par les proportions respectives des autres fruits, égalait une fois et demie celle de la Grenade, ce qui concorde assez bien avec les dimensions que Pline attribue à ses Melons. Si, comme cela paraît assez probable, la plante d’où dérivent nos Melons cultivés est originaire de l’Afrique centrale, rien d’étonnant qu’elle se soit d’abord répandue dans la vallée du Nil et que l’artiste alexandrin l’ait fait figurer parmi les productions de la Basse-Egypte[515] ».
[514] Pitture di Ercolano, vol. III, tav. 4.
[515] Extrait des comptes rendus de l’Association Française pour l’avancement des Sciences. Congrès de Boulogne-sur-Mer, 1899.
Sauf chez les musulmans, le Melon ne paraît plus cultivé en Europe au moyen âge. Les Pepones et les Cucurbitæ des jardins de Charlemagne étaient des Gourdes ou Calebasses. On n’a sans doute jamais cultivé le Melon en Gaule sous l’empire romain. Dans les pays froids ou tempérés, cette Cucurbitacée ne peut réussir qu’au moyen des couches, des châssis, des paillassons et de la taille. Ces conditions, qui en font sous nos climats un légume de luxe, sont l’apanage d’un jardinage très avancé.
Introduit d’Orient ou d’Espagne en Italie, le Melon reparaît au XVe siècle. Les conquêtes de Charles VIII le firent connaître à la France. Selon la tradition, ce roi l’aurait rapporté de Naples en 1495, au retour de son expédition d’Italie. La culture des Melons fut d’abord pratiquée dans le Midi ; ils remontèrent assez tard dans le Nord de la France parce que l’on ignorait l’art de les protéger contre le froid. Bruyerin-Champier, au milieu du XVIe siècle, vante les excellents Melons sucrins des environs de Narbonne. Au XVIIe siècle, on amenait à grands frais les Melons de la Touraine et de l’Anjou pour la consommation parisienne. Ceux de Langeais, à 5 lieues de Tours, étaient réputés. Les Melons se vendaient alors sur le Pont-Neuf, comme les denrées de luxe en général et Tallemand des Réaux nous apprend, dans une de ses Historiettes, que les marchandes s’écriaient, pour amorcer les acheteurs : « Voicy de vrais Langeys ! » Au reste, les anecdotes fourmillent à propos du goût des personnages distingués pour ce fruit alors dans sa nouveauté. Depuis Henri IV, l’amour du Melon paraît avoir été héréditaire dans la famille des Bourbons. Un passage des Mémoires de Sully (chap. 148) contient à ce sujet un tableau de mœurs curieux. Le grand ministre de Henri IV narre que le roi, au retour de la chasse, rencontre Parfait, son maître d’Hôtel, qui lui apportait des Melons : « Parfait qui portait un grand bassin doré, couvert d’une belle serviette, lequel de loing commença de crier fort haut : Sire, embrassez-moy la cuisse[516] ; Sire, embrassez-moi la cuisse, car j’en ai quantité, et de fort bons. Ce qu’entendant le Roy, il dit à ceux qui estoient auprès de luy : Voilà Parfait bien réjouy, cela luy fera faire un doigt de lard sur les costes ; et voy bien qu’il m’apporte de bons melons, dont je suis bien aise, car j’en veux manger aujourd’hui tout mon saoul, d’autant qu’ils ne me font jamais mal quand ils sont bons, que je les mange quand j’ay bien faim et avant la viande, comme l’ordonnent mes médecins. » Henri IV eut cependant, par le fait de son fruit de prédilection, une indigestion mémorable relatée en ces termes par le chroniqueur l’Estoile : « Au mois d’août 1607, le roi de France se trouva malade d’un melon. Un docteur en Sorbonne fit en ce temps le procès du Melon à cause du mal qu’il avoit fait au roi. » Nous avons lu une plaquette en vers, aujourd’hui rarissime, du sieur Le Maistre, intitulée Le Procès du Melon. L’auteur de ce plaisant poème voue sérieusement à l’exécration publique la Cucurbitacée coupable, dit-il, du crime de lèse-majesté (sic).
[516] Expression en usage pour dire « remerciez-moi ».
La Quintinie ne pouvait servir des Melons à Louis XIV qu’en juin. Ce roi les appréciait fort. Louis XV en était encore plus friand. Son château de Choisy-le-Roi possédait de belles melonnières que dirigeait le jardinier Gondouin, lequel ne manquait jamais d’envoyer à la cour des Melons bien mûrs le Jeudi-Saint, c’est-à-dire au plus tôt le 20 mars et le 22 avril au plus tard. Nous savons aussi que Noisette, fameux horticulteur, continuant cette tradition, présentait chaque année à Louis XVIII les Cantaloups les plus précoces provenant de ses cultures de Fontenay-aux-Roses.
Sous l’ancienne monarchie, certaines personnes témoignaient leur loyalisme envers le souverain en lui présentant les plus belles productions de leurs jardins, et en particulier des primeurs, toujours bien accueillies. Il faut croire que ce fut une coutume aussi ancienne que durable, car nous trouvons dans les œuvres de Ronsard un sonnet adressé à Charles IX à propos d’un présent de pompons de son jardin que le poète envoya en 1567, au roi son protecteur.
Comme pour montrer le grand cas que l’on faisait de ce fruit délectable, des opuscules sur le Melon ont été publiés à une époque où les auteurs n’écrivaient pas d’ordinaire sur une plante potagère. Jacques Pons, médecin lyonnais, fit paraître une brochure intitulée : Sommaire Traité des Melons, dont les deux éditions (1583 et 1586) sont devenues extrêmement rares. Un peu plus tard, le Théâtre d’agriculture, d’Olivier de Serres (1600), les éditions successives de la Maison rustique de Ch. Estienne décrivent minutieusement la culture primitive du Melon. On remarque chez ces auteurs les préventions des anciens agronomes contre l’emploi du fumier frais dans la construction des couches, qu’ils considèrent comme pouvant gâter la bonté et odeur du Melon et nuire à la santé. Leur taille consiste à « chastrer la poincte des jects de l’herbe ». C’est le pincement réitéré à deux yeux qu’ont pratiqué tous les jardiniers d’autrefois. Parmi d’autres opérations très arriérées, il faut signaler celle complètement inefficace de tremper les graines à semer dans des liquides aromatisés, afin de communiquer aux Melons la saveur et le parfum de ces liqueurs ; enfin l’habitude de « couper les oreilles », expression en usage pour désigner l’ablation des cotylédons ; puis la suppression inutile ou nuisible des fleurs mâles dites « fausses fleurs ».
Dans la culture primitive, on abritait les plantes au moyen de planches ou de nattes soutenues sur des piquets. Cl. Mollet, jardinier de Louis XIII, qui, le premier, a signalé l’emploi des châssis, donne déjà d’excellents conseils sur la conduite du Melon. De ce moment date la culture perfectionnée de cette plante potagère.
L’origine du Melon était demeurée incertaine à de Candolle et à Naudin. Ils admettaient que toutes les variétés de Melons cultivés semblaient dériver soit d’une race sauvage de l’Inde, le Cucumis pubescens, soit d’une race africaine, le C. arenarius des bords du Niger.
Cette dernière forme, de la grosseur d’une Prune, obovoïde, n’offrant que peu de côtes, mais des bariolures plus foncées, semble bien être le type primitif du Melon cultivé. On n’en connaissait précédemment que des échantillons découverts par Cosson à Port-Juvénal, parmi d’autres plantes exotiques introduites dans cette localité du littoral de la Méditerranée par le lavage des laines de provenance étrangère. Naudin nomma cette forme Cucumis Melo var. Cossonianus. Récemment, M. Auguste Chevalier, botaniste-explorateur, a recueilli, au cours de son voyage au Soudan des échantillons d’un Cucumis, véritable Melon en miniature, qui présente tous les caractères botaniques du Melon cultivé. Comparé avec les aquarelles de Naudin conservées au Muséum, ce Melon a été reconnu identique à la variété de Cosson, certainement d’origine africaine[517].
[517] Bull. du Muséum, 1901, p. 284.
Comme on le voit, le type primitif n’est plus reconnaissable dans nos variétés cultivées, tant l’espèce est mutable sous l’influence de la sélection. Le Melon est l’un des fruits que les horticulteurs ont le plus transformé au point de vue de la grosseur et de la qualité. Naudin, qui a cultivé au Muséum le Melon sauvage de Cosson, l’avait si bien amélioré dans le court espace de deux ans, par la sélection ou plutôt par l’hybridation, que les produits n’étaient presque pas différents des petites races de Melons domestiques.
Au commencement du XVIe siècle, Amatus Lusitanus dit qu’il y avait de nombreuses variétés de Melons, les unes à peau mince, d’autres à écorce épaisse, certaines à chair rouge ou blanche. Ruellius (1536) cite les sucrins ou succrobes. Gerarde connaissait les formes ronde, longue, ovale, piriforme. Camerarius a parlé du Melon à côtes et du Melon brodé dont l’écorce est recouverte d’un réseau subéreux blanchâtre. C’est l’ancien Melon maraîcher, qui fut à peu près le seul cultivé pour le marché jusqu’à ce que le Cantaloup l’eût supplanté. Les maraîchers élevaient encore des Melons brodés il y a 50 ans, car il a fallu beaucoup de temps pour habituer le public à consommer un produit cependant bien supérieur. Et pourtant nous pouvons croire que les anciens Melons maraîchers étaient rarement bons. Autrement comment expliquer les continuelles doléances sur la difficulté de trouver un bon Melon ?
Un poëte a dit de ces Melons :
[518] Claude Mermet (XVIe siècle).
Le Cantaloup est le meilleur des Melons. Il serait venu d’Arménie dans le XVe siècle, apporté par les missionnaires et élevé d’abord à Cantalupi, maison de plaisance des Papes, à sept lieues de Rome, d’où il s’est répandu dans les autres pays d’Europe en retenant le nom du lieu où les papes l’avaient fait cultiver. L’introduction en France du Cantaloup, plus sucré, plus fin que le Melon brodé, ne remonte pas au-delà du milieu du XVIIIe siècle. De Combles, dans son Ecole du Potager (1749) nous semble avoir parlé le premier du Melon de Florence ou Cantalupi. Les Hollandais l’ont cultivé plus anciennement[519].
[519] Lacourt, Les Agréments de la Campagne, (1752) tome III, p. 181.
Le catalogue d’Andrieux-Vilmorin pour 1778 note déjà plusieurs sous-variétés de cette race. C’est Fournier, le premier maraîcher qui, vers 1780, a fait usage des châssis dans sa culture, qui a introduit quelques années après le Cantaloup dans la culture maraîchère[520].
[520] Moreau et Daverne, Traité, p. 4.
L’ancien Cantaloup a été perfectionné sans cesse par les maraîchers parisiens. Le Melon actuel est plus lourd, plus plein, l’écorce est mince et lisse, les côtes peu marquées, tandis que le Cantaloup d’autrefois montrait une écorce épaisse, verruqueuse ou galeuse avec des côtes très saillantes. Etait-ce un Cantaloup auquel Bernardin de Saint-Pierre faisait allusion, lorsqu’il nous apprend si naïvement dans ses Etudes de la Nature, que le Melon est un fruit « destiné à être mangé en famille », la nature l’ayant elle-même partagé en tranches ?
Deux sous-variétés de Cantaloup paraissent actuellement beaucoup cultivées : le noir des Carmes et le Prescott à fond blanc. Le Cantaloup noir des Carmes a été cultivé d’abord au Potager de Versailles, puis propagé vers la fin du XVIIIe siècle par M. Béville, amateur de jardinage. Le C. Prescott doit son nom à un jardinier anglais nommé Prescott qui l’apporta à Paris vers 1800.
La culture maraîchère du Melon est importante en France. Les mauvais Melons sont devenus rares et les prix abordables. Nous avons constaté, d’après d’anciennes mercuriales des Halles de Paris, que vers 1830 un beau Melon ne se vendait pas moins de 4, 6, et 8 francs, même dans la saison d’abondance. Ces prix ont considérablement diminué depuis que la facilité des communications permet l’apport des Melons cultivés en grand et en pleine terre dans l’Anjou, l’Angoumois, la Normandie et surtout la Provence. Cavaillon, dans le Comtat, est à citer comme un des principaux centres de production.