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Diamant noir

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XVIII

On leur donnait depuis quelque temps fort à penser, à Junon et à Jupiter, et leur cervelle de chien était en grand travail.

Jupiter autrefois s'était donné plutôt à Thérèse et Junon à François,—mais quand il eut compris que sa maîtresse était partie pour toujours, Jupiter avait adopté Nora et ne l'avait plus quittée, surtout à partir du moment où il l'avait vue brutalisée par son père, et blessée. Au fond, il y a lieu de croire qu'il garda contre François Mitry une sourde rancune, sous une indifférence apparente, de convenance, parfaitement simulée, peut-être politique.

Quant à l'indolente Junon, elle n'eut pas à modifier ses habitudes et cela lui convint assez, mais elle aussi, et en même temps que Jupiter, elle s'aperçut que de grands changements s'étaient accomplis dans le cœur du maître, dont elle parut se déclarer le partisan à outrance. Et comme les rencontres devinrent rares ou plutôt brèves entre Nora et son père, les deux chiens se voyaient peu, et passaient l'un près de l'autre avec de superbes airs d'indifférence et de dédain.

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