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La jeune Inde

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COMMENT BOYCOTTER LES TISSUS ÉTRANGERS

Il est inutile qu’à cette heure tardive nous répétions que le boycottage de tissus étrangers, auquel nous songeons, n’est aucunement une mesure vindicative. Mais elle est aussi nécessaire à l’existence de la nation que l’air est nécessaire à la vie. Plus elle s’accomplira rapidement, mieux cela vaudra pour le pays. Sans elle, le Swaraj ne saurait être établi ni maintenu une fois institué. Il est de la plus haute importance de savoir comment organiser ce boycottage avant le 1er août prochain. Pour qu’il ait lieu rapidement, il faut: 1o que tous les propriétaires des filatures réglementent leurs bénéfices et qu’ils fabriquent surtout pour le marché indien;—2o que les importateurs cessent d’acheter des marchandises étrangères (trois négociants de marque ont déjà commencé);—3o que les acheteurs refusent les tissus étrangers et se procurent du tissu Khadi lorsque c’est possible;—4o que les acheteurs ne portent que des vêtements de tissus Khadi et que le tissu des filatures soit conservé pour les pauvres qui ne connaissent pas la différence entre le Swadeshi et le Pardeshi;—5o que les consommateurs n’emploient jusqu’à l’établissement du Swaraj et la production suffisante du Khadi que ce dont ils ont besoin pour se couvrir le corps;—6o que les consommateurs détruisent tout tissu Pardeshi comme ils le feraient de boissons alcoolisées, s’ils s’étaient engagés à l’abstinence, ou sinon qu’ils le vendent pour qu’il soit employé à l’étranger, ou qu’ils l’utilisent eux-mêmes pour les besognes malpropres ou lorsqu’ils sont seuls.

Nous espérons que tous ceux auxquels s’adressent les clauses précédentes y répondront d’une façon satisfaisante et simultanée. Mais le succès dépend avant tout de la persévérance du consommateur. Il suffit qu’il se refuse à porter l’insigne de son esclavage.

6 juillet 1921

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